Biohacking : comment j’ai changé mon alimentation

7,Jan,2025 | Soins visage | 11 commentaires

Au-delà du domaine anti-âge et du développement personnel, le biohacking propose une approche complète pour optimiser sa santé physique et mentale.

Le terme signifie littéralement « pirater la biologie« . Objectif ? Prolonger notre espérance de vie.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Bryan Johnson, ce millionnaire qui espère vivre 200 ans grâce aux techniques les plus folles, comme la transfusion de plasma ?

Ce n’est pas de ce style de biohacking, dont je parlerai dans cet article. Ici, je partage plutôt ma démarche axée sur un biohacking du quotidien, accessible à tous.

Vous n’apprendrez donc pas comment vivre des centaines d’années, ni quels gadgets technologiques acquérir pour traquer les moindres pulsations de votre cœur.

En revanche, je partage le fruit de mes recherches sur un domaine clef, pour pour notre santé physique et mentale : la nutrition et la nutrithérapie.

Dans ce blog, je vous ai beaucoup parlé de soins capillaires, puis de routines anti-âge.

Or, pour obtenir de beaux cheveux et une peau saine, le point de départ se trouve dans notre alimentation

Le biohacking : prolonger l’espérance de vie ?

biohacking aggie lal

Le biohacking est loin d’être réservé à une élite fortunée.

Deux femmes promeuvent notamment cette discipline pour tous.

Anggie Lal, 36 ans, a démocratisé le biohacking avec son ouvrage, Biohack like a woman. Influence professionnelle, elle y dispense ses conseils… pour un budget raisonnable. Elle est également auteure du podcast Biohacking bestie.

Aux Etats-Unis, Julie Gibson Clarck, a remporté un célèbre « concours de rajeunissement« . Son âge chronologique ? 53 ans. Or, les analyses ont déterminé que son corps possédait un âge biologique de 38 ans.

La victoire de Julie est particulièrement savoureuse, car elle se présentait face au millionnaire Bryan Johnson. Or, le budget qu’elle consacre à son biohacking se limiterait à 200 $ par mois.

Pas besoin de dépenser des fortunes pour rester en forme, et surtout pour ralentir le vieillissement de ses cellules !

D’ailleurs, avez-vous déjà réfléchi sur notre rapport à l’âge ? Qu’est-ce que l’âge ? Un simple nombre ? Une catégorie sociale ? Un marqueur de vieillissement ?

Le rapport à l’âge dans notre société

D’après Jules Renard, « un diplomate est un homme qui se rappelle l’anniversaire d’une femme et qui oublie son âge. »

L’âge est un élément important dans notre société. Il est attaché à l’identité d’un individu.

La question de notre âge revient fréquemment : entrer à l’école, bénéficier de réductions ou de certaines aides, effectuer des démarches administratives, passer un entretien d’embauche, trouver une alternance, etc.

Qui n’a jamais entendu de réflexions telles que celles-ci : « il ou elle fait plus jeune/vieux que son âge ! »

Nous possédons une image mentale pré-déterminée de chaque tranche d’âge.

Âge biologique et chronologiques constituent pourtant deux paramètres différents. Comment cet âge biologique a-t-il été mesuré chez nos candidats ? Quels sont les marqueurs de vieillissement ?

Différence entre l’âge biologique et l’âge chronologique

Pour connaître le taux d’usure de nos cellules (âge biologique), il ne suffit pas de jauger notre apparence physique.

De plus, la vitesse de vieillissement de nos cellules ne dépend pas de notre âge chronologique.

Chaque individu possède une espérance de vie propre -qui peut être allongée ou raccourcie en fonction du mode de vie, de la génétique, des problèmes de santé, de l’environnement, etc.

Les recherches mettent en exergue l’influence du stress sous toutes ses formes sur notre vieillissement cellulaire.

Comment nos cellules vieilissent-elles ?
raccourchissement telomeres biohacking
Image traduite en français par mes soins. Source : Frontiers

S’il y a un terme important à retenir pour comprendre le processus de vieillissement cellulaire, c’est bien celui de telomeres.

Les « telomeres » se trouvent à l’extrémité de nos chromosomes (en bleu sur le schéma ci-dessus).

Cet article de l’INSERM explique leur dans le processus de vieillissement biologique :

« A chaque fois qu’une cellule recopie son ADN avant de se diviser, elle perd un petit bout de télomère, comme une photocopieuse qui rogne les marges du document original. Tant et si bien que ces protections finissent par s’user… La cellule arrête alors de se diviser et de fonctionner normalement. Les chercheurs parlent de cellules « sénescentes », dont l’accumulation contribue au vieillissement de l’organisme. »

Or, certains facteurs accélèrent le raccourcissement des telomeres, comme le stress oxydatif (des cellules) ainsi que l’inflammation chronique.

Si vous vous demandez quel est votre âge réel, il est désormais possible de mesurer la longueur de vos télomères -pour la modique somme de 500 $ environ-, grâce au dosage de certains marqueurs sanguin.

Vous comprenez pourquoi de nombreux régimes dits « anti-oxydants » ou « anti-inflammatoires » ont la côte sur la toile. En réalité, il s’agit de régimes dits méditerranéen. Nous y reviendront ci-après.

Le biohacking lutte-t-il contre le vieillissement de notre organisme ?

Le « biohacking » regrouperait ainsi un ensemble de pratiques qui auraient pour vocation de ralentir le vieillissement de nos cellules.

L’objectif est de rester en bonne santé, le plus longtemps possible !

Pour cela, il est essentiel d’améliorer sa qualité de vie dans tous les domaines.

Cette démarche s’appuie sur les résultats de recherches scientifiques.

Le biohacking englobe ainsi la notion de « progrès« .

A mon sens, il s’agit d’une discipline.

Pratiquer le biohacking avec des maladies auto-immunes ?

maladies chroniques biohacking

Peut-on s’intéresser au biohacking, lorsque l’on est porteur de handicap et/ou de maladies orphelines et auto-immunes ?

La réponse est évidemment oui ! Affirmer le contraire reviendrait à se condamner.

Au contraire, je trouve cette démarche particulièrement motivante dans une telle situation !

Je suis porteuse de trois maladies auto-immunes rares :

  • hépatite auto-immune (HAI)
  • cholangite sclérosante primitive (CSP)
  • rectocolite hémorragique (RCH)
Mes maladies auto-immunes hépatiques et digestives

J’ai été tardivement diagnostiquée d’une hépatite auto-immune type II en 2001, à l’âge de 14 ans. Mon foie atteignait le stade de la cirrhose décompensée. Grâce au traitement adéquat (immunosuppresseur et corticoïdes), la maladie a été stabilisée et je n’ai pas eu besoin de transplantation. J’étais très jeune et j’ai donc eu la chance que mon foie se régénère au fil des années.

En 2009, le Professeur Poupon a diagnostiqué la présence d’une autre maladie hépatique, souvent associée, la cholangite sclérosante primitive. Cette maladie provoque une sténose des voies biliaires, qui altère aussi le fonctionnement du foie. Sa progression a été très lente. Aujourd’hui, j’ai à nouveau atteint le stade de la cirrhose (compensée).

Ces maladies sont dites « orphelines » : cela signifie qu’il n’existe pas de traitement curatif. Elles sont évolutives : le traitement aide à ralentir leur progression. Elles provoquent toutes les deux une inflammation chronique.

Pourquoi une maladie auto-immune en entraîne-t-elle une autre ?
vivre avec maladie auto-immune

L’inflammation chronique qui touche le foie atteint aussi les intestins : en effet, le foie est partie intégrante du système digestif. Il joue le rôle d’un « filtre » pour notre corps en éliminant les toxines. Il aide également à la bonne digestion des graisses grâce à la production de bile.

Un foie qui fonctionne mal (en cas de cirrhose par exemple) va altérer l’ensemble du système digestif.

Il n’est donc pas surprenant qu’une troisième pathologie aie été diagnostiquée en 2023 : la rectocolite hémorragique (une maladie inflammation chronique des intestins). Dans 80 % des cas, elle est associée à la cholangite. Depuis six mois, je bénéficie d’un traitement par injection intraveineuse, la biothérapie. Ma MICI est encore très active.

La prise de corticoïdes, pendant une vingtaine d’année, a également provoqué une ostéoporose précoce -aucun symptômes pour le moment.

Ces pathologies m’invitent à être particulièrement vigilante quant à mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation.

Mes objectifs avec le biohacking ?

  • comprendre les besoins spécifiques de mon organisme pour y répondre ;
  • prolonger mon espérance de vie -et la qualité de vie ;
  • ralentir significativement la progression de mes pathologies auto-immunes.
Quelles sont les origines des maladies auto-immunes ?

Atteinte de plusieurs pathologies auto-immunes, j’ai longtemps gardé en mémoire l’idée culpabilisante que mon organisme s’auto-détruisait.

Cela implique aussi l’idée que nous devrions ou que nous pourrions « réparer » ou arrêter le cours de la maladie auto-immune en découvrant l’origine du traumatisme déclencheur.

La philosophe Claire Marin livre un témoignage percutant à ce sujet :

« Je suis mon pire ennemi. Mes cellules s’autodétruisent en pensant me protéger. Ma vie est un énorme malentendu, une erreur immunitaire, un dommage collatéral. Mon corps s’attaque en pensant se défendre. C’est assez ridicule. Résumer mon existence biologique à une si grossière erreur, un aveuglement manifeste, un problème si simple à identifier, aussi évident qu’inéluctable. »

Claire MARIN, Hors de moi

Même si ses causes s’avèrent aussi complexes que multifactorielles, la maladie auto-immune ne se caractérise pas exactement par ce processus d’autodestruction. S’ôter une telle interprétation de l’esprit libère de nouveaux champs de compréhension. Repenser une telle perspective nous rend également acteur de notre santé.

La compréhension plus approfondie du système immunitaire et des éléments impliqués m’a apporté une plus grande paix intérieure.

J’ai trouvé des premiers éléments de réponse dans l’essai du Docteur Michel Lallement (oncologue), Les clés de l’alimentation santé. En 2004, les chercheurs ont identifié une cause commune aux maladies auto-immune et aux cancers : l’inflammation chronique.

La dysbiose et l’inflammation chronique

maladie auto-immune microbiote
source de l’image : CEA Médiathèque

D’après la définition du Manuel MSD à l’usage du grand public, « une maladie auto-immune est caractérisée par un dysfonctionnement du système immunitaire de l’organisme, entraînant l’attaque par l’organisme de ses propres tissus. »

J’aime comprendre les choses, c’est pourquoi j’ai entrepris des recherches plus poussées, afin de savoir ce qui se passe dans mon corps.

Le rôle du microbiome au sein du système immunitaire

Dans le cas des maladies auto-immunes, qui déclenchent une inflammation chronique, le microbiome joue un rôle essentiel.

Parce qu’ils sont notre plus grand contact avec le monde extérieur, en recevant de la nourriture, les intestins sont parfois exposés à des agents pathogènes (bactéries). C’est pourquoi nous possédons une « barrière intestinale » qui nous protège : elle fait office de « porte d’entrée » pour les antigènes environnementaux, des corps étrangers à notre organisme.

Parfois, des corps étrangers inoffensifs franchissent la barrière intestinale. Lorsque notre microbiome est équilibré, il indique au système immunitaire que ces antigènes ne présentent aucun danger. Ainsi, le système immunitaire ne réagit pas.

Notre microbiome est directement relié au cerveau par le nerf vague. Il communique aussi des informations importantes à notre intestin, dont la paroi est tapissée de multiples cellules qui fonctionnent au autonomie (le « deuxième cerveau »).

Notre intestin possède une sorte de système immunitaire local.

Ce réseau de communication forme l’axe intestin-microbiome-cerveau.

Lorsque le microbiome est déséquilibré (appauvri, par exemple) par de multiples facteurs, on parle de dysbiose.

Les conséquences de la dysbiose (déséquilibre du microbiote)

Or, la dysbiose provoque une cascade de conséquences

Les parois de l’intestin deviennent hyperperméables. Les antigènes (extérieurs) réveillent le système immunitaire local, composé des cellules lymphoïdes. Les lymphocytes T et B reconnaissent la présence de corps étrangers. Mais elles se méprennent ! Elles identifient à tort les composants de ces antigènes à certaines protéines présentes dans les tissus de notre corps (organe, os, articulations, etc.).

L’intestin se « méprend » et déclenche ainsi une réaction du système immunitaire. En véritables petits soldats, les cellules activées ordonnent alors l’attaque de notre organe… Par la circulation sanguine, les cytokines inflammatoires se précipitent vers les tissus ou les zones visés.

Cette confusion entre un agent pathogène (externe) et notre propre organe déclenche une réaction inflammatoire : l’inflammation chronique.

Elle soumet l’organisme à un stress permanent, le stress oxydatif.

Vivre avec des maladies digestives au quotidien
rectocolite hemorragique microbiote

Lorsque le microbiote est déséquilibré, et que l’intestin souffre d’inflammation chronique… cela entraine de nombreuses conséquences sur notre état général.

En effet, le foie et l’intestin sont responsables la bonne absorption des macronutriments (glucides, lipides, protides) et des micronutriments (vitamines et oligo-éléments).

Or, les pathologies hépatiques et digestives entrainent notamment une malabsorption de ces nutriments.

Cet état de dénutrition agit donc comme un cercle vicieux : maladie auto-immune – inflammation -malabsorption – carences, etc.

Se maintenir « en bonne santé » (qualité de vie) malgré ces pathologies implique donc des efforts supplémentaires.

Les routines que je mets en place relèvent aussi du biohacking, car elles se basent sur une approche et des études scientifiques.

Le biohacking par l’alimentation

biohacking alimentation

Chaque routine est personnelle : elle doit être adaptée à votre âge, votre sexe, votre état de santé, vos besoins spécifiques, etc.

Je ne partage donc pas la mienne comme un modèle, mais seulement comme un exemple (mon cas particulier) pour vous motiver ou vous inspirer.

L’alimentation ou la supplémentation en micronutriments n’ont pas de vocation thérapeutique. C’est-à-dire qu’elles ne se substituent pas à un traitement médical.

En revanche, plusieurs études ont prouvées que le régime dit « anti-inflammatoire » ou méditerranéen ralentit la progression des maladies hépatiques et/ou digestives, et favorise le maintien en rémission.

C’est quoi une alimentation équilibrée ?

En effet, il s’agit d’un vrai problème de santé publique : savons-nous encore ce que signifie une alimentation équilibrée ? Connaissons-nous les principes de base de la nutrition ?

Je me suis aperçue que cela n’était pas mon cas… alors que j’étais persuadée du contraire !

En effet, je cuisinais mes plats maison, je n’achetais jamais d’aliments transformés (additifs, OGM…), je mangeais généralement « bio », et j’évitais la junk food,… dans notre société, c’est déjà beaucoup.

Sauf qu’une alimentation réellement équilibrée prend en compte nos besoins nutritionnels : le taux de protides, glucide et lipides présents dans notre assiette (qualité et quantités). Leur répartition au cours de la journée. La quantité de fibres dont nous avons besoin.

Elle implique le respect de « principes de base », parfois difficiles à mettre en place au quotidien (budget, temps…), j’en conviens.

Mais après une grave crise de RCH, j’ai voulu aller plus loin et faire de mon alimentation une priorité.

Entamer une démarche « d’éducation thérapeutique » m’a ainsi parue essentiel.

Par où commencer ?

Lorsque je me suis intéressée aux potentielles carences dont je souffrais, plutôt que de me précipiter sur les compléments alimentaires, j’ai remis en question mes habitudes alimentaires.

Bien entendu, je me suis appuyée sur plusieurs lectures, citées dans cet article.

Halte aux régimes restrictifs

Un régime restrictif ne l’est pas forcément au niveau des kcal journaliers, dans le but de maigrir.

Par un effet de mode, il existe aujourd’hui quantité de régimes « spécialisés » en fonction des objectifs visés : hyperprotéiné, cétogène, carnivore, paléo, etc. Ils présentent tous un danger : celui d’exclure des aliments ou des catégories d’aliments.

Comme le souligne Jérôme Manetta (spécialiste en nutrithérapie), une alimentation déséquilibrée (exclusive) est source de carences. Or, j’ai été frappée d’apprendre, à la lecture de ses manuels de nutrithérapie, tous les symptômes que des carences en vitamines et/ou minéraux et/ou oligo-éléments peuvent susciter.

Ces symptômes sont aussi bien physiques (fatigue, crampes, chute de cheveux, baisse de vision, infections répétées) que psychiques (dépression, idées noires, brouillard mental, cyclothymie, etc.).

Si les médecins et notamment les psychiatres étaient formés dans ce domaine, ils établiraient un bilan nutritionnel pour chaque nouveau patient.

Gardons donc en tête qu’une alimentation saine, équilibrée et propice à maintenir notre corps en bonne santé est avant tout une alimentation riche en fruits et en légumes.

Le cas du régime FODMAPs
nutrition et biohacking

Avant de comprendre ces principes, j’ai été tentée de suivre un régime pauvre en FODMAPs, en excluant certaines catégories : les oligosaccharides et fructane (poireaux, haricots, choux, etc.).

En effet, ces catégories peuvent être responsables de troubles digestifs, notamment lorsque l’on souffre d’une MICI.

Cependant, après la lecture de l’ouvrage Micronutrition et nutrithérapie de l’intestin de Jérôme Manetta, j’ai abandonné ce projet.

Les FODMAPs jouent un rôle essentiel pour l’équilibre de notre microbiote intestinal : ils sont des prébiotiques.

Les prébiotiques sont des sorte de molécules issues de sucres fermentés, dont se nourrissent les (bonnes) bactéries intestinales. Grâce à cela, elles peuvent proliférer de manière équilibrée, riche, et assurer ainsi une bonne digestion (et plus encore).

Nos symptômes d’intolérance aux FODMAPs ne s’apparentent pas à une allergie. En fait, ils nous alertent sur l’existence d’une dysbiose.

Ce déséquilibre du microbiote entraîne pléthore de maux et de symptômes : ballonnements, migraines, insomnies, infections, maladies auto-immunes, etc.

Pour s’assurer de retrouver un microbiote équilibré (symbiose), il est souvent utile d’enrichir celui-ci grâce à des probiotiques. Certains aliments, comme les yaourts ou le kéfir sont connus pour leur rôle bénéfique. Une bonne flore intestinale, composée de « bonnes bactéries », nombreuses et variées, assure une bonne santé.

Or, pour que les souches de probiotiques s’implantent efficacement, il est nécessaire de préparer le terrain au sein de notre colon : les prébiotiques jouent un rôle fondamental.

Je ne rentrerai pas dans plus de détails ici, car le sujet est aussi passionnant que complexe.

Voici comment je me nourrissais avant

biohacking petit budget

Dans l’introduction de son ouvrage, Les Clés de l’alimentation santé, le Docteur Michel Lallement rappelle que « pour bien s’alimenter, il faut comprendre ce qui est bon et ce qui est néfaste. […] Il s’agit essentiellement de rééduquer notre goût, malmené et déformé dans des années de « pensée culinaire unique ».

Avec le recul, je m’aperçois des erreurs commises en toute bonne foi. Même si je cuisinais tous mes plats maison, ceux-ci étaient peu variés et surtout trop pauvres en fibres.

Après avoir réappris les principes de base, j’ai dressé une liste de tout ce qui pêchait dans mon régime alimentaire :

  • féculents en trop grande quantité selon le ratio féculents/protéines
  • plats avec trop de matières grasses (beurre ou crème fraîche) et peu de légumes (blanquettes, risotto) ;
  • cuisson à l’huile de colza ou de tournesol (cancérigènes chauffées) 
  • fritures (maisons) une fois par semaine
  • pâtisseries (maisons) plusieurs fois par semaine : trop de sucre rapide, de graisses saturées
  • petit-déjeuner exclusivement composé de glucides
  • ration de protéines journalières trop basse (moins de 0,5 g/kg/jr au lieu de min. 1,2 g/kg/jr)
  • légumes verts absents, trop peu de fibres
  • viande rouge plusieurs fois par semaine
  • pizza ou burger deux fois par mois (restaurant)

J’étais mince (métabolisme rapide) mais je souffrais de compulsions (sucrées).

A partir de là, j’ai entrepris de modifier certains éléments, sans chercher à aller trop vite.

J’ai réformé mes gouts, et j’ai changé de regard sur mon alimentation : elle ne vise plus seulement à me faire plaisir ou me réconforter mais à me maintenir en bonne santé.

Il faut être attentifs à ne pas se « saturer » d’informations ou de contraintes dont l’application ne tiendra pas dans la durée.

Ce que j’ai changé dans mon alimentation

regime mediterranéen biohacking

Les changements que j’ai opéré sont donc simples et ne me demandent pas d’efforts.

Il n’est pas nécessaire de cuisiner des plats élaborés ou chronophages : au contraire, à la longue, cela devient décourageant.

Enfin, il n’est pas utile de composer des assiettes compliquées, avec cinq fruits et légumes différents. Notre intestin ne peut pas tout assimiler, en même temps. Mieux vaut s’en tenir à deux ou trois aliments par assiette (repas).

La composition de mes plats

Féculents et gluten

  • J’ai réduis ma consommation de gluten et ma portion de féculents à sa juste mesure : 80 g maximum par repas.

Les lipides :

  • Je cuisine à l’huile d’olive. Je ne consomme plus de plats excessivement gras (blanquettes), de fritures ou de pâtes au beurre (sablée, brisée…).
  • Je veille à une consommation d’omegas-3, 6 et 9 équilibrée, en rajoutant de l’huile d’olive (deux culières à soupe) après cuisson, avec des noix, des poissons gras, etc.

Les glucides :

  • Je limite au maximum ma consommation de sucres rapides (10 g par jour). J’ai donc éliminé les pâtisseries, les biscuits, etc.
    • J’ai remplacé le grignotage par un encas sain à 16h : chocolat 80 %, muesli fruits rouges, noix de macadamia, yaourt nature…
    • Mon petit-déjeuner est composé de protéines, de fibres et d’un peu de glucides : bananes, œufs, farine d’avoine demi-complète, pâte à tartiner chocolat 70 %…

Les protides :

  • Ma ration de protéines journalières est adaptée à mon activité physique (1,2 g/kg/jr). Je la trouve principalement dans le poisson, la volaille et les œufs.
  • Je limite la viande rouge à une ou deux fois par semaine.

Les fibres (fruits et légumes) :

  • J’ajoute toujours une portion de légumes verts à chaque repas ;
    • Je varie les légumes : poireaux, oignons, ail, épinards… et je privilégie un mode de cuisson doux pour conserver les nutriments.
  • Je consomme environ 40 g de flocons d’avoine par jour.
  • J’intègre des graines de chia et les graines de lin dorées (5 à 10 g par jour).

Je précise qu’il est nécessaire de boire 2 Litres d’eau par jour, surtout lorsque l’on augmente la ration de fibres (insolubles), afin d’éviter la constipation, et l’occlusion intestinale dans le cas des MICI !

Apports anti-oxydants

Certaines catégories d’aliments ont une teneur particulièrement élevée en anti-oxydants : ils possèdent des molécules qui neutralisent les radicaux libres, issus du stress oxydatif de nos cellules.

Pour bénéficier de ces anti-oxydants (flavonoïdes, quercétine, glutamine, etc.), je privilégie certaines habitudes :

  • Un jus d’orange pressé par jour (vitamine C, anti-oxydant). Je mange un maximum de fruits rouges, de tomates…
  • Deux à trois tasses de thé vert dans la journée
  • Des épices dans mes plats ou des herbes fraîches : curcuma, basilic, herbes de Provence, romarin, persil, etc.
  • 5 à 6 noix par jour (ou plus)
  • Cuisson vapeur ou au wok (et non à l’eau) pour ne plus perdre les vitamines
  • Germe de blé bio dans mes plats
  • Ajout d’une à deux culières à soupe d’huiles végétales après cuisson (olive ou noix)
En résumé :

J’avance petit à petit de telle sorte que tout chaque élément devienne une nouvelle habitude alimentaire, qui me procure du plaisir.

Les recettes restent simples, rapides à réaliser, et ne représentent surtout pas une charge mentale !

Je me préoccuperai plus tard des indices glycémiques ou d’intégrer des graines à mon alimentation : chaque chose en son temps…

La malabsorption et les besoins accrus en nutriments

jerome manetta nutrition et nutritherapie

Lorsque l’on souffre d’une MICI, notre microbiote est nécessaire en état de dysbiose. Tout cela engendre une malabsorption des nutriments (vitamines et oligo-éléments).

La plupart des patients atteints d’une MICI, ou d’une maladie hépatique, souffrent ainsi de carences en vitamines, minéraux et oligo-éléments.

Or, ces carences sont préjudiciables pour la santé.

Certaines vitamines ont un effet protecteur contre le cancer colorectal.

D’autres contribuent à la cicatrisation de la muqueuse intestinale ou des tissus hépatiques. Elles peuvent réduire l’inflammation chronique, et participer à la régénération des cellules du foie (cicatrisation).

Enfin, les micronutriments sont utiles pour limiter les symptômes (améliorer la qualité de vie), prévenir les problèmes de santé associés (ostéoporose, par exemple) et ralentir la progression de la maladie.

Contrôler tous les paramètres est impossible. En revanche, je mets toutes les chances de mon côté.

En plus d’une alimentation équilibrée, j’ai décidé de prendre des compléments alimentaires.

La supplémentation en question

Pour mettre en place une supplémentation, je me suis basée sur des études récentes de nutrition, en rapport à mes pathologies auto-immunes :

Ainsi que sur l’excellent manuel de Jérôme Manetta, Micronutrition et nutrithérapie (2ème édition). Même s’il est destiné aux professionnels de santé, les explications restent accessible à tout public désireux d’étudier la nutrition.

Ce programme adapté à mes besoins spécifiques. Il ne conviendra peut-être pas à vôtres.

⚠️ Une supplémentation inadéquate (surdose) peut être préjudiciable pour la santé, et provoquer l’effet inverse de ce que l’on recherche (action pro-oxydante, maladies cardiovasculaires, etc.). Il est donc nécessaire d’établir un bilan de prévention sans ordonnance et/ou un bilan vitaminique avant de prendre certains compléments.

Les vitamines ou micronutriments agissent en synergie. En revanche, d’autres ne devraient pas être associées (action pro-oxydante).

Je vous recommande donc de ne pas se lancer à « l’aveuglette » mais de consulter un professionnel spécialisé en micronutrition ou de lire le livre de Jérôme Mangetta (PhD de Physiologie).

Après avoir repéré les carences dont je souffrais, j’ai établis une cure (limitée dans le temps) de plusieurs vitamines et oligo-éléments : vitamines B, D3, Magnesium et Zinc.

Régime méditerranéen : les résultats au bout de 2 mois

biohacking alimentation anti-inflammatoire

Les premiers bienfaits ont été si rapides et visibles (en l’espace de deux semaines), et ce dans tous les domaines (physique et mental), qu’ils encouragent naturellement à persévérer dans cette voie !

Au niveau physique

Après avoir souffert d’une extrême asthénie et d’anhédonie pendant presque un an, j’ai tout d’abord retrouvé la vitalité et l’énergie qui me faisaient défauts ! Je ne souffre plus de faiblesse musculaire.

Je n’ai plus de fringales, et j’ai donc cessé de grignoter car je ressens une satiété durable.

Je n’ai plus de compulsions, soit d’envies de consommer des sucres rapides (gâteaux, pâtisseries) ou de junk food.

Même en périodes de difficultés (stress, évènement), la nourriture ne m’apparait plus comme un moyen de réconfort. Mes envies de chocolat ou autres gourmandises ne sont pas accrues.

Au niveau santé

Mon taux de protéines C-réactives (marqueur de l’inflammation) a baissé de moitié en l’espace d’un mois ! -Je garde en tête que cela est aussi lié à mon traitement.

Mon taux de transaminases a été divisé par deux -je ne peux pas « prouver » que cela est toutefois lié à mes efforts.

Les symptômes cliniques de ma RCH ont également diminué en l’espace d’un mois.

Je n’ai plus de saignements gingivaux (carence en vitamine C).

Mon organisme est beaucoup plus résistant aux infections et aux virus, et il guérit plus vite (je suis immuno-déprimée).

Au niveau mental

Je n’ai plus de sautes d’humeurs, ni d’anhédonie, ni de périodes dépressives.

Je n’ai plus de symptômes de dysphorie prémenstruelle.

Je gère beaucoup mieux les phases d’anxiété et j’ai une meilleure tolérance au stress.

Au niveau esthétique

Mes cheveux sont moins cassants et plus brillants. J’ai moins de cheveux blancs.

Mes lèvres étaient très pâles (blanches) depuis des années : elles sont naturellement redevenues roses !

En conclusion

La première source de bienfaits, lorsque l’on souhaite prendre soin de soi, de ses cheveux et/ou de sa peau passe par notre alimentation.

J’avais conscience, lorsque ma chevelure s’est cassée en 2023 à la suite du Covid-19, que l’application « externe » de masques ne suffisait pas.

M’intéresser à la nutrition fait toute la différence au quotidien, et ce dans tous les domaines attenant à la santé comme à l’esthétique.

Malgré plusieurs maladies auto-immunes et des inflammations chroniques et de nombreuses « crises », j’ai la chance de me sentir en forme.

J’en constate aussi tous les bienfaits de ma routine anti-âge depuis 35 ans, puisque ma peau a supporté ces difficultés sans altération. Prochainement, je détaillerai ma routine beauté pour l’année 2025, au cours de laquelle je fêterai mes 38 ans…

Je vous tiendrai également informés de ma nouvelle routine capillaire : en effet, je suis revenue au 100 % naturel, et j’ai décidé de ne plus colorer mes cheveux blancs.

Lectures recommandées :

  • Jérôme MANETTA, Micronutrition et nutrithérapie à l’usage des professionnels
  • Jérôme MANETTA, Micronutrition et nutrithérapie de l’intestin
  • Dr Michel LALLEMENT, Les Clés de l’alimentation santé
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Charlotte H.

Bonjour Virginie, c’est avec émotion que je lis votre article. J’ai été en effet une « admiratrice » si on peut dire, de vos vidéos youtube, j’ai beaucoup lu vos chroniques et j’ai beaucoup réfléchi grâce à vous. J’ai également suivi vos conseils sur les cheveux et la peau et cela m’a beaucoup apporté. J’avoue que vous me manquez sur youtube, moi qui me sent tellement en décalage dans ce monde de féministes anti catholiques, pensez-vous un jour revenir sur les réseaux? Vous n’imaginez pas le bien que vous faisiez à certaines personnes, vous étiez un bol d’air frais.. Je suis admirative de votre combat contre la maladie. Je vous souhaite un bon rétablissement. Bien à vous. Charlotte.

Estelle

Rch ici ! Que cet article fait du bien à lire ! Déjà je suis super heureuse pour toi ! Et quelles pépites tu partages (les articles etc). Ma maladie s’est déclarée en 2018, et j’ai cherché à me renseigner. Alors voir une influenceuse fournir toutes ces informations, je suis heureuse pour toutes les personnes qui en ont besoin! Merci du fond du cœur
Et à toute personne qui sont atteintes de maladie chroniques : ne désespérez pas. L’année dernière suite à un déplacement professionnel, j’ai du « mal m’alimenter » et fait un long aller-retour sur 3 jours. En rentrant de se voyage, mon corps a réagit comme si j’avais eu une intolérance alimentaire et s’en est suivi une crise (légère, mais l’inflammation et les analyses étaient bien presentent) de plusieurs mois. Mais avec les efforts combinés de moi-même et de mon conjoint (qui est le cuistot de la maison), j’ai finalement vu le bout tunnel complet en octobre (donc pratiquement 10mois).
J’ai changé mes habitudes petit à petit, fais des tests par-ci par là, et ça m’a permis d’y arriver. Et j’ai ma malade depuis 2018, donc on apprend petit à petit et il ne faut pas se décourager : entourez-vous de proches qui vous soutiennent, participez dans les forums de mici et puis suivez des personnes comme Virginie sur vos réseaux sociaux. Elle partage son combat et on s’y retrouve tous un peu!

Estelle

Une petite question (que je voulais séparer de mon énorme pavé précédent) :
J’avoue que le petit-déjeuner est ma bête noire : je sais qu’il n’est pas optimale (céréales sans gluten -je mange du gluten mais je limite ma consommation-, une gorgée de jus de fruit pour les médicaments, chocolat à base du lait de soja/ris/coco). La nutritionniste que j’ai vu ne m’a pas forcément indiqué d’exemple etc.
Aurais-tu un conseil pour trouver LE petit-déjeuner adapté ?

Estelle

J’ai déjà testé les pancakes avec une banane et ça n’a jamais été un franc succès (culinairement parlant).
Je n’avais pas pensé aux purées d’oléagineux! Je vais tester merci :)! Et ce qui me gêne c’est l’apport faible en protéines, au final j’ai beaucoup de glucide :’)
Merci pour ces conseils ! 🙂

Emily

Bonjour Virginie ! C’est vraiment passionnant, je m’intéresse depuis quelques années aussi au microbiote et à la nutrition (pas celle « à la mode » qui vire très vite restrictive !), surtout depuis que j’ai découvert une légère carence en fer et que j’ai des soucis de peau (eczéma atopique). En plus du régime méditerranéen, j’ai découvert aussi le régime nordique, qui a un peu les mêmes vertus finalement mais en s’adaptant aux ressources des pays d’Europe du Nord (je suis bretonne) et c’est vraiment super intéressant ! Fruits et légumes locaux, céréales complètes, légumineuses, poissons gras, huile de colza (froide). Je vous ai découverte via des vidéos YouTube, je dois vous avouer que je suis à l’opposé philosophiquement et politiquement, mais vos articles beauté et santé sont très fournis, et je ne manquerais pas de vous suivre sur YouTube si vous vous lancez dans la lignée de ce blog !

Emily

Merci beaucoup pour votre réponse ! Vous prenez vraiment le temps de dialoguer et détailler, ça fait plaisir.
Je souhaitais aussi vous souhaiter tout le courage possible pour vos problèmes de santé.
Il est vrai qu’on s’est beaucoup éloignés de l’essentiel, je ne suis pas contre tous les produits transformés en tant que tels, mais les gens n’ont plus le temps et l’énergie de faire à manger, de faire les marchés, les fruits et légumes etc. Entre les prix, l’urbanisme, fermeture des petits commerces, taxes en centre ville, les transports, embouteillages en plus du temps passé au boulot…on pourrait en faire une dissertation ! C’est ironique quand on pense qu’on n’a jamais eu accès à autant de technologie, autant de confort. En tout cas, c’est vraiment très intéressant en effet de comment peut être revisité le « régime » méditerranéen en fonction des ressources naturelles dont dispose notre environnement, en respectant les saisons et notre corps. Votre approche est très éloignée des discours très vendeurs à base d’exclusion, de restrictions finalement en promettant monts et merveilles, à l’image de certaines chaînes de fitness très centrées sur l’apparence physique et l’ultra discipline que cela implique. On en oublie presque l’essentiel : la santé. Cela n’aide pas non plus à revenir à plus de simplicité, de bon sens.
Je précise que je ne me permettrai pas de vous mettre la pression pour refaire des vidéos en ligne portées sur ces thématiques, prenez votre temps et si vous restez exclusivement sur le format blog c’est pas grave ! Ça manque de nos jours les blogs, tout est sur les réseaux sociaux maintenant.
Bon courage à vous pour la suite !