Je suis de retour pour de nouvelles aventures capillaires !
Décidément, ma relation au henné est plutôt conflictuelle.
Après avoir eu l’envie de changer de tête en réalisant deux hennés du Rajasthan, j’ai décidé encore de m’en débarrasser… soit trois mois plus tard !
Au passage, j’ai effectivement coupé mes cheveux aux épaules, car les longueurs s’abîment beaucoup trop, malgré tous les soins que je leur prodiguais.
J’espère donc retrouver ma base naturelle, dont on aperçoit la démarcation aux racines : un blond cendré doré. Après avoir lu des témoignages positifs, j’ai décidé de tester à mon tour Colour B4, un effaceur de coloration.
Même s’il n’est pas formulé pour les teinture végétales, certaines personnes auraient réussies à atténuer drastiquement leur nuance rousse grâce à ce produit.
Comment fonctionne un effaceur de coloration ? Colour B4 peut-il enlever le henné ? Va-t-il éclaircir les reflets roux ? Est-ce que ce produit abîme les cheveux ?
Voici mon expérience détaillée, en toute franchise, et les résultats avant/après…
Ce qui me pose problème avec le henné
Voici ma couleur de cheveux le 7 mars 2024 : un beau rouge cerise, tirant sur le violine, acajou au soleil, auburn à l’ombre. On parle de couleur « vin rouge », presque « cherry cola« .
J’ai appliqué deux fois du henné du Rajasthan (décembre et février). Le temps de pose n’a pas excédé deux heures chacun. Le dernier date de trois semaines.
Comme souvent, j’ai coloré mes cheveux sur un coup de tête. J’espérais que le henné les renforcerait.
Et surtout, je croyais ainsi sauver mes longueurs, qui se désintégraient au fil du temps.
La partie sous les épaules correspond à celle qui a subit au moins 6 colorations d’oxydation entre 2020 et 2021.
L’évolution en photo montre à quel point la masse diminue au fil du temps, tandis que la longueur stagne (parce que je coupais fréquemment à cause des fourches).
En 2022, la chevelure couvrait mon dos, alors que fin 2023, elle ne formait qu’une petite pointe.
C’était encore pire en février 2024 : mi-dos, il ne restait que l’équivalent d’une mèche. J’ai préféré renoncer à 2 années de pousse.
Parfois, je me demande si je ne suis pas un peu trop idéaliste, à vouloir des longueurs épaisses (qui couvriraient la largeur de mon dos). Mais d’un autre côté, j’ai bien remarqué la dégradation progressive… je ne reconnaissais plus mes cheveux.
Donc, retour à une coupe au carrée ! En terme d’épaisseur, les pointes sont égales aux racines. Ainsi, je suis ravie de retrouver pleinement la densité de mes cheveux.
Cependant, la motivation n’est plus là pour le henné. Ma nuance naturelle, qui éclaircissait beaucoup au soleil, me manque.
Le henné fonce beaucoup les cheveux, et je trouve les racines compliquées à entretenir, surtout lorsque l’on a des cheveux blancs…
Le problème du henné quand on a des cheveux blancs
Je trouve que le henné n’est pas une solution satisfaisante pour couvrir les cheveux blancs.
Évidemment, tout dépend de ce que l’on entend par « satisfaisante ». Je vais développer mon point de vue par rapport à mon expérience et mes observations.
Le henné met en valeur les cheveux blancs aux racines
Certes, le henné d’Egypte, du Radjasthan (et les autres variétés) couvrent jusqu’à 100 % des cheveux blancs. Ceux-ci deviennent orange ou rouge translucides : ils ajoutent des touches de lumière à la chevelure.
Plus votre chevelure est foncée, cet effet « babylight » ou « highlight » est accentué.
En matière de coloration, ce n’est généralement pas l’aspect des cheveux blancs dans l’ensemble de la chevelure qui dérange, mais plutôt les fameuses racines qui repoussent…
Or, le henné met en valeur les cheveux blancs au niveau des racines… Et ce n’est pas vraiment l’effet recherché !
En effet, au fur et à mesure des applications, le henné fonce les cheveux. La démarcation entre les longueurs et les repousses (blanches) devient alors plus apparente.
En plus, si votre base naturelle comprend un reflet cendré (brun cendré, blond cendré), la vibrance du henné (reflet cuivré ou acajou) crée un fort contraste.
Sur l’étoile de colorimétrie, les reflets cuivrés ou acajous sont opposés aux reflets cendrés : l’exact inverse. Résultat ? Vos racines poivre et sel paraissent encore plus ternes et plus « grises ».
La démarcation aurait été plus douce avec une base naturelle aux reflets chauds (dorés, par exemple).
La bavure du henné aux racines
On se dit alors, « pas de panique, il suffit de retoucher ses racines toutes les trois semaines ».
Mais retoucher ses racines avec le henné n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. En général, les cheveux blancs se localisent au niveau du front et des tempes.
Or, la texture de la pâte à henné est épaisse. Elle n’adhère pas toujours bien aux cheveux. Et surtout, elle ne permet aucune précision.
Comment couvrir parfaitement les cheveux blancs sur le contour du visage ?
Ces zones sont si délicates et les petits cheveux souvent plus fins : on déborde nécessairement sur la peau.
Et le résultat ressemble à une grosse bavure orangée/rouge :
Certains endroits comprennent 100 % de cheveux blancs (les tempes ou la zone dite des « golfs temporaux »). Ils se confondent alors avec le cuir chevelu qui est blanc, lui aussi, dans mon cas.
Je trouve que cette absence de pigmentation lorsque les racines repoussent, sur un centimètre par exemple, donne l’impression que ces zones sont dégarnies, notamment lorsque l’on relève les cheveux.
J’ai donc voulu cibler tous ces petits cheveux au niveau des racines. Mon erreur fut d’adopter la même méthode qu’une coloration chimique : étendre la couleur le plus près possible du crane.
Or, le henné tâche la peau. Il aurait fallut renoncer à ces millimètres afin de ne pas déborder.
Si vous avez une frange, ni vu ni connu… Mais autrement, il faut attendre 3 à 4 jours pour que ces bavures disparaissent.
Le henné est une teinture permanente et exigeante
Enfin, le henné reste un vrai engagement… parce qu’il est plus qu’une coloration permanente.
Il ne s’applique pas en trente minutes, comme n’importe quelle autre teinture. Il s’agit aussi d’un soin, d’un art de vivre, voire d’un rite pour certaines personnes.
Et surtout, il est difficile de changer de tête, une fois que vous avez réalisé plusieurs hennés.
Pour celles qui hésitent à s’engager dans cette voie, prenez le temps de réfléchir à tous les avantages et les inconvénients de la coloration végétale.
Pour garder de beaux cheveux longs, j’étais prête à passer outre mes difficultés de sensorialité. La texture, l’odeur et l’application de la pâte ont toujours été désagréables à cause de mon hypersensibilité olfactive. Mais le résultat en valait la peine !
Puisque mes cheveux sont plus courts, et moins exigeants niveau entretien, je ne trouve plus la motivation d’investir autant de temps et d’énergie dans le henné.
Se débarrasser du henné sans abîmer ses cheveux
C’est la grande question… Comment enlever le henné alors qu’il s’agit d’une coloration permanente ? Quelles sont les limites ? Et surtout, peut-on préserver la santé de ses cheveux ?
Je vous apporte ma réponse détaillée en conclusion de cet article, mais en attendant, voici ce que j’ai observé…
Le henné se désintègre naturellement en plusieurs années :
En témoigne une expérience un peu bizarre : en janvier 2018, j’ai coupé mes très longs cheveux (jusqu’aux hanches). Vierges, ils avaient été colorés depuis des années au henné du Rajasthan.
J’ai gardé une partie de ces longueurs (fragmentées) dans une enveloppe, en guise de souvenir.
Six ans plus tard, j’ai voulu en prélever une mèche pour réaliser des tests de décoloration : quelle surprise de découvrir que mes cheveux ont repris exactement leur couleur d’origine (naturelle) ! …
Les pigments du henné si tenace, réalisé des années durant, ont complètement disparus. Les cheveux ont retrouvé leur nuance blonde avec des reflets dorés. Un beau 8.31.
Conclusion ? Il faudrait attendre quelques années (sans couper ses cheveux) pour être naturellement débarrassée du henné.
Mais on ne va pas attendre six ans pour retrouver nos cheveux vierges !
Quelques solutions existent donc pour accélérer le processus.
Argile et lait de coco pour faire dégorger le henné
Moins il y a eu d’applications et plus elles sont récentes, plus il sera facile d’atténuer ces pigments roux.
En fonction de la variété de henné réalisée, les cheveux éclaircissent légèrement. Le henné du Rajasthan est riche en lawsonia inermis. De rouges acajou, les cheveux vont devenir plus cuivrés.
La patience et la persévérance sont de mise !
Il vous a fallut du dévouement pour réaliser vos hennés ? Vous en aurez besoin de bien plus pour l’enlever !
Le lait de coco :
Le fameux masque au lait de coco aiderait à faire dégorger le henné. Pour une longueur aux épaules, une demi-briquette suffit.
Il faut la laisser poser minimum une heure.
Le lait de coco est poisseux, mais il se lave très bien avec seul shampoing.
Au passage, il nourrit (protéines) et hydrate les cheveux. Il aide également à redéfinir les ondulations.
L’argile blanche :
J’ai ensuite enchaîné avec un masque « Détox » Les Secrets de Loly à l’argile blanche (à laisser poser 40 minutes). Les cheveux ne sont pas du tout secs en raison des actifs hydratants inclus dans la composition.
Je rachèterai ce masque car mes cheveux en ressortent toujours plus brillants, forts et volumineux.
L’argile blanche ou rose aiderait à « décaper » les résidus et autres particules qui entourent la fibre capillaire : elle pourrait ainsi atténuer les pigments du henné (bien accrochés).
Enfin, j’ai mélangé un fond de Tropical Détox et le lait de coco (1/3 de briquette) : temps de pose de 40 min.
J’ai fais un shampoing doux (recette maison) pour ôter le tout.
Résultat après 3 masques ?
Mes cheveux sont ultra doux, plus brillant que jamais, et légers. J’ai l’impression qu’ils n’avaient pas été aussi beaux depuis bien longtemps.
Mes ondulations se sont relâchées. On dirait donc qu’ils sont plus longs à l’arrière.
En terme de nuance, ils ont déjà éclaircit ! On tire vers les tons cuivrés ou acajou délavé.
Aussi, en fonction des lumières, en intérieur, je parais de nouveau châtain. Je retrouve par transparence mes reflets dorés comme si la couche de henné était devenue moins opaque.
Enfin, soit j’avais mal appliqué le henné, soit des mèches sont carrément redevenues brunes vers le haut du crâne. On dirait un balayage.
Le processus naturel est parfait si vous avez suffisamment de patience et que vous n’avez pas appliqué trop fréquemment du henné.
Plus le rendu est opaque, plus il y a de pigments, et plus la teinture végétale sera difficile à atténuer.
Il faudrait recommencer encore et encore…
J’ai donc envie de tenter une autre solution, peut-être plus rapide.
Enlever le henné avec Colour B4 ?
Après quelques recherches sur le net, je découvre les témoignages de plusieurs personnes, qui ont atténué ou enlevé leur henné avec un effaceur de coloration comme Colour B4 (ou Color Oops) :
- un ancien thread du forum The Long Hair Community (2012) où plusieurs personnes partagent leur expérience détaillée, et les résultats à moyen terme
- le témoignage de Tinùviel qui a réussi à éclaircir son henné (et indigo)
- le témoignage de Mlle Liloë pour enlever un résidu de henné d’Egypte
Malgré quelques appréhensions, j’ai également décidé de tenter l’expérience.
Les effaceurs de coloration, c’est quoi ?
Ce sont des produits qui décapent les colorations chimiques (semi-permanentes ou permanentes).
La couleur naturelle réapparait si vous avez seulement appliqué une coloration éphémère ou semi-permanente. Il n’y a pas eu le processus d’oxydation, qui a détruit les pigments mélanique. Vos cheveux n’ont pas été éclaircis.
Si vous avez décoloré vos cheveux (pour les recolorer et « effacer » cette couleur-ci) ou que vous avez appliqué une coloration d’oxydation -car les pigments naturels sont définitivement altérés-, vous retrouverez le fond de décoloration.
Il existe deux types d’effaceurs de coloration :
- ceux qui comme Colour B4 associent acide ascorbique et le sodium thiosulfate (présent dans les shampoings antipelliculaires et antiséborréiques). C’est l’équivalent du mélange maison Vitamine C et « Head & Shoulders ».
- ceux qui agissent par mico-décoloration avec du péroxyde d’hydrogène ou des persulfates : Schwarzkopf « Bond Enforcing Color Remover » ou Decolor. Plus puissants, ils conviennent aux couleurs permanentes.
Il est bon de savoir que ces produits contiennent des ingrédients très toxiques (potentiellement cancérigènes et perturbateurs endocriniens)…
Colour B4 sur henné : les risques ?
La notice de Colour B4 Extra indique que le produit sera « inefficace » sur les colorations végétales. Mais entre la théorie (ou la nécessité compréhensible de se protéger commercialement) et la pratique, il y a toujours une petite marge.
A priori, le produit n’abîmerait pas les cheveux. Ici, il faut comprendre que vos cheveux ne seront pas autant abîmés qu’après une décoloration.
Je teste Colour B4 sur mon henné : verdict
Voici comment j’ai procédé en détail, et le résultat pas à pas. Je vais suivre les instructions à la lettre.
Avant l’application
Voici la nuance de mes cheveux colorés au henné du Rajasthan avant Colour B4.
Le produit s’applique sur cheveux propres et secs.
Avant de commencer, il est conseillé de réaliser un shampoing clarifiant pour éliminer tous les résidus cosmétiques. C’est ce que j’ai fais avec mes masques à l’argile et au lait de coco.
Afin de nourrir préventivement mes cheveux (et de faire toujours dégorger le henné), j’ai fait un léger bain d’huile de coco (3h).
Une application et un temps de pose… désagréables !
⚠️ Si vous êtes asthmatique, n’utilisez surtout pas ce produit ! Je n’ai aucun antécédent connu, et pourtant pendant l’application, j’avais énormément de mal à respirer. Il a fallut que je termine dehors.
Pendant la pose, cette sensation s’est finalement estompée… en restant près de la fenêtre ouverte.
Le produit est fluide, un peu visqueux. J’ai utilisé une quantité généreuse, et j’ai imbibé mes cheveux à plusieurs reprises. Il me reste environ la moitié du flacon.
J’ai ensuite cerné ma tête avec un film plastique (comme un casque).
Une odeur abominable
A première vue (respiration, devrais-je écrire), il émane du flacon un arôme chimique, qui n’a rien de nauséabond.
En réalité, la fameuse odeur d’œuf pourri grillé (et métallique) s’exhale de votre crâne après l’application, lorsque vous réchauffez les cheveux. Elle va et vient comme une émanation dans l’air, à chaque mouvements.
En bougeant le moins possible, cela reste supportable.
Il est indispensable de garder les cheveux au chaud pendant le temps de pose.
Plutôt que de me servir du sèche-cheveu, j’ai utilisé deux serviettes. J’en chauffais une sur le radiateur, -pendant qu’une autre attendait- et j’alternais ainsi.
J’avais vraiment hâte de rincer ! La fin de l’application s’est mieux déroulée, car le produit ne m’empêchait plus du tout de respirer.
Certaines personnes ressentent parfois des démangeaisons au niveau du cuir chevelu : je n’ai eu aucun problème.
J’ai respecté un temps de pose d’1h20 en tout.
Le rinçage, étape cruciale
J’ai omis de vous préciser comment fonctionne cette mixture chimique.
Va-t-elle désintégrer les pigments artificiels ? Éclaircir les cheveux ? Décaper la cuticule ? Eh bien non ! Il s’agit plutôt d’une réaction chimique étonnante !
Le produit vient rétrécir les molécules de coloration (les pigments artificiels) fixées à la cuticule du cheveu. De plus petite taille, elles ont du mal à s’accrocher. Le rinçage joue alors un rôle crucial : évacuer ces indésirables hors de la fibre capillaire.
Toute l’efficacité de Colour B4 repose donc sur le rinçage : 20 minutes en tout.
Si les molécules de coloration ne sont pas suffisamment évacuées, elles retrouveront leur taille initiale.
Résultat : les cheveux refoncent, ré-oxydent et reprennent la fameuse couleur dont l’on voulait tant se débarrasser… Après avoir survécu à tout ce processus, ce serait bien dommage !
La texture des cheveux
Une fois mouillés, la texture de mes cheveux semble inhabituelle : ils crissent et ils forment des paquets (sans s’emmêler). Ils paraissaient extrêmement secs.
Cette texture n’évolue pas de la première seconde de rinçage à la fin. On a aussi l’impression que le produit ne part pas, car l’eau reste claire ! C’est très frustrant, mais a priori, c’est normal.
Heureusement, l’odeur nauséabonde est bien masquée par les fragrances chimiques.
Le rinçage parait très long et se découpe en 3 étapes :
- 10 minutes sous l’eau
- Ensuite, pour éviter la ré-oxydation, un Buffer C spécial est fourni. Il faut en appliquer la moitié du flacon, faire mousser et laisser poser 1 minute.
- Rincer pendant 5 minute
- Appliquer encore le Buffer C, mousser et laisser poser 1 minute
- Rincer pendant 5 minutes
Faut-il laver ses cheveux ? Utiliser un après-shampoing ?
La notice ne mentionne pas la nécessité de shampouiner les cheveux.
Je me suis « contentée » d’en faire seulement trois (un au tout début, et deux après le Buffer C). Aucune différence de texture à signaler.
Colour B4 affirme que si l’on réalise fréquemment des colorations, il vaut mieux appliquer un après-shampoing car elles assèchent les cheveux. Cela m’a bien fait rire !
C’est le Colour B4 qui assèche horriblement les cheveux… Après une coloration d’oxydation, ma chevelure ressemblait à de la soie, en comparaison avec cette expérience.
Bref, au bout des 20 minutes de rinçage, je me suis ruée sur un après-shampoing très nourrissant : le Kurl Potion des Secrets de Loly. Il est tellement riche que je lui attribue habituellement le rôle de masque avant le shampoing. En général, il alourdit trop mes cheveux.
Cette fois-ci, j’en ai mis une bonne quantité. Pas une noisette, mais un oeuf (en terme de taille). Et ce, deux fois ! J’avais l’intention de saturer ma fibre capillaire desséchée… Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’elle a tout bu, tout absorbé !
J’ai laissé l’après-shampoing/masque poser pendant 20 minutes avant de rincer « rapidement » (la notion du temps change). Mes cheveux étaient un peu plus doux. Très ondulés (2b). Et pas du tout saturés.
J’ai appliqué du gel d’aloé véra pour les réhydrater.
Et je me suis précipitée devant le miroir pour regarder…
Le Colour B4 fonctionne-t-il sur le henné ? Résultat avant/après
Voici la question pour laquelle vous avez patiemment lu cet article !
Mes cheveux étaient encore mouillés lorsque j’ai scruté chaque mèche : j’ai tout d’abord aperçu ma couleur naturelle et ses reflets dorés cendrés ! Plus aucune coloration rouge.
Et puis, j’ai eu l’impression qu’au bout de 5 minutes, le roux revenait ! Mais en plus clair.
N’y tenant plus, j’ai utilisé le sèche cheveux, qui a défait toutes mes ondulations.
Première application de Colour B4 sur le henné
Les pigments rouges du henné du Rajasthan sont effectivement devenus cuivrés. L’intensité a visiblement diminuée.
Mes cheveux ont éclairci d’un ou deux tons... comme si j’avais fais une mini-décoloration.
Mais surtout… ma chevelure est constellée de mèches cuivrées style highlights : blond foncé et cuivré. Le Colour B4 a plutôt bien fonctionné sur la base naturelle mais il n’a pas été très efficace sur les cheveux blancs colorés au henné…
Malgré tout, l’effet racine semble estompé.
Les cheveux sont toujours imprégnés de cette fragrance chimique immonde.
Je pense que Colour B4 a abîmé mes cheveux. Ils ont pris une texture qui me semble plus fragile. Ils n’ont pas l’air très forme… Mais ils ne sont pas cassés pour autant (pas encore…).
Je suis vraiment mitigée. Autant d’efforts pour « si peu ».
Deuxième application de Colour B4 sur le henné
En cherchant d’autres témoignages, je suis tombée sur cet ancien thread de The Long Hair Community, où Jojo obtient des résultats époustouflants avec le Colour B4, au bout de 6 applications… Elle retrouve quasiment sa couleur naturelle (blond foncé neutre).
Remotivée par un tel succès, je décide de terminer le flacon.
Verdict : pas d’éclaircissement supplémentaire.
Je suis extrêmement déçue.
Mes cheveux puent. Ils sont devenus poreux (ils mettent très longtemps à sécher) et secs.
L’expérience s’arrête là pour moi.
Je me console en songeant que j’ai malgré tout gagné une hauteur de ton, comme si j’avais opté pour un henné d’Egypte. Et je sais d’expérience qu’à partir de cette nuance, au bout d’un an, mes cheveux sont à nouveau blonds dorés (merci l’air marin).
Un petit Avant / Après pour clore cette tentative :
Évolution 5 jours après
Cinq jours se sont écoulés depuis ma tentative d’éliminer le henné avec Colour B4.
La nuance n’a plus évoluée, mais je tenais à publier cette mise à jour sur leur état, pour rectifier quelques éléments :
Mes cheveux ne sentent plus du tout le produit, même mouillés !
L’odeur est finalement partie après deux shampoings et deux masques : un bain d’huile de coco suivi d’un après-shampoing nourrissant. Et un bain d’huile de Camélia.
Je suis ravie de m’être débarrassée de cette odeur chimique.
Mes cheveux ne semblent pas abîmés
Durant ces cinq jours, j’ai repris ma routine normale, en veillant à hydrater quotidiennement mes cheveux.
J’appliquais tous les soirs du gel d’aloé véra ou de l’acide hyaluronique (Azoma Zone). J’ajoute aussi un petit peu d’huile de Camélia sur les pointes et les longueurs : elle est très légère.
Mes cheveux ne sont plus secs. Ils semblent redevenus moins poreux. Je ne constate pas de dommages visible.
En revanche, lorsqu’ils sont mouillés, leur texture me surprend : ils « crissent ». Peut-être que le Colour B4 a décapé un restant de coloration ou de silicones ? Peut-être est-ce l’effet normal du produit ?
Conclusion : Comment effacer le henné ?
Conclusion définitive : il n’existe aucun produit « doux » pour se débarrasser complètement du henné (même après une ou deux applications).
Les recettes naturelles, telles que le lait de coco et l’argile vont diminuer son intensité.
L’effaceur de coloration comme Colour B4 peut atténuer la nuance et l‘éclaircir du rouge au cuivré.
Mais on en revient toujours au même : les reflets (oranges) sont permanents et extrêmement coriaces.
J’ai d’ailleurs écrit un article sur tous les moyens existants pour neutraliser les reflets roux du henné.
A ce stade, un choix s’impose entre la couleur ou la santé des cheveux.
Avec le temps, il ne faut pas désespérer d’une évolution, si vous avez réalisé peu d’applications !
En effet, voici en image, comment deux hennés d’Egypte (en juillet et en octobre 2022) se sont naturellement éliminés avec le temps :
Je prends donc le parti d’attendre que le henné s’efface au fil des mois.
Colour B4 est-vraiment la meilleure solution pour effacer le henné ?
Après toutes ces expériences, ces derniers jours comme par le passé, je ne suis pas certaine que Colour B4 soit la meilleure solution pour effacer le henné.
En terme de nuance, mes résultats obtenus, au prix de plusieurs applications, sont équivalents à ceux d’une coloration d’oxydation (volume 20) plus claire et cendrée pour neutraliser les reflets roux.
Certes, cette coloration contient de l’ammoniaque et du peroxyde d’hydrogène. Ces produits abiment la fibre capillaire et détruisent les pigments mélaniques naturels.
Si vous cherchez une solution agréable, passez votre chemin !
Cependant, multiplier les applications de Colour B4 n’est pas sans incidence :
- Les cheveux sont très secs. A moyen terme, ils seront abîmés. Dans quelle mesure ? Impossible à dire. C’est la multiplication des applications qui provoque les dommages. Est-ce qu’une seule coloration d’oxydation serait pire ou non ? C’est toute la question…
- Au niveau toxicité, Colour B4 contient des substances cancérigènes. Laisser poser longtemps, et plusieurs fois ce produit ne me parait vraiment pas terrible pour la santé. Avec une coloration chimique, en une seule fois, c’est fini… Oui, c’est choisir entre Charybde et Sylla…
- Au niveau écologie et électricité, Colour B4 est catastrophique, notamment à cause de ce rinçage à l’eau chaude, qui n’en finit plus…
- L’odeur qui reste sur les cheveux est écœurante… et elle demeure pendant un mois, au moins !
- L’application est affreusement désagréable : difficultés respiratoires et odeur infâme. Le temps de pose est si long, d’autant plus qu’il faut constamment veiller à l’apport de chaleur.
Si les résultats étaient sans appels, et rapides (deux applications)… cela équilibrerait les nombreux inconvénients. Or, ce n’est pas le cas !
Mais j’en suis à me dire que tout aurait été « réglé » en 30 minutes avec une coloration d’oxydation plus claire et aux reflets cendrés… Regardez le résultat que j’avais obtenu ici : après 10 ans de henné de Rajasthan.
Certes, les fabricants nous l’avaient bien dit : Colour B4 ne fonctionne pas pour le henné. Cela méritait nuance (et persévérance).
Qu’en pensez-vous ?
Hello,
Je connais ce calvaire de vouloir se débarrasser du henné ! Il y a quelques années j’ai fait deux B4 après + d’1 an d’indigo. Une partie a dégorgé mais mes longueurs, pas vraiment. J’étais si optimiste car j’aspirais à un blond polaire et dans cette quête effrénée, j’ai décidé de décolorer mes cheveux moi même. Résultat : mes longueurs sont devenues vertes. J’ai coupé au max avant de me rendre chez le coiffeur pour atteindre mon graal et devenir blonde.
Quelques mois plus tard, début 2021, j’en ai marre du blond et je décide de faire des colorations semi permanentes Casting Gloss. J’étais persuadée de bien faire puisqu’il est écrit sur l’emballage que ça s’estompe au fur et à mesure des shampoings et c’est en partie le cas. Si bien que plus le temps passe, plus j’en fais régulièrement. Je n’en fais plus car la couleur dégorge mais car des reflets apparaissent à mesure que le temps passe ; mon insatisfaction arrive à son comble.
Après m’être renseignée, je comprends la cause : le peroxyde présent en faible quantité, il éclaircit à jamais la base naturelle. Peut être que c’est légèrement moins flagrant sur des chevelures aux tons chauds mais il en est que quand on a une base cendré, c’est tendu.
Fin 2023, un peu dépitée de mes cheveux blancs qui contrastent trop avec ces reflets roux/cuivrés, je décide de tout arrêter et de les décaper avec de l’argile, du lait de coco, du shampooing anti pelliculaire et un B4.
Je ne peux pas dire que ça n’a pas dégorgé mais ça restait peu concluant tellement mes racines contrastaient avec les longueurs. J’avais 3cm de racines naturelles (blond foncé cendré) puis c’était châtain/foncé roux jusque sous la poitrine.
Pour finir, je suis allée chez un coiffeur spécialisé en balayage. Il m’a tout de même fait un décapage à 30 vol pour retirer ces pigments et, pour repartir sur une base naturelle, il m’a appliqué 2 gloss Redken. J’en suis contente et bien que le gloss s’est quasi complètement estompé depuis, j’attends maintenant que mes cheveux repoussent « intégralement » en utilisant des repigmentants sans oxydant (j’ai testé le Blush Eugène Perma mais ma préférence va pour l’instant aux repigmentants Mulato et Evo).
Dur de savoir si on est trop exigeante avec ses cheveux. Ce que je sais, c’est que j’ai passé un temps fou à chasser les fourches mèche par mèche (enfin, à peu près), faire des recherches, à dormir sur une taie en soie, à résister à la tentation de tester des tas de produits marketing. J’en reviens à un seul constat : quand je retrouverai une longueur naturelle, je ne veux plus/rarement utiliser de produits avec des silicones/quats ni me laisser séduire par le marketing. C’est beaucoup plus facile quand on a une chevelure naturelle de comprendre et trouver ce qui ne va pas.
Merci beaucoup pour votre témoignage, édifiant !
Je m’apprête à suivre le même parcours que vous -la décoloration, qui sera l’objet d’un nouvel article.
C’est vrai que l’indigo ajoute des risques supplémentaires, tant au niveau de la casse (réaction chimique avec le persulfate et le peroxyde) que de la couleur.
Vous soulevez également quelque chose de très intéressant, un élément auquel je n’avais pas pensé : le peroxyde éclaircit les bases naturelles cendrées, même avec une coloration semi-permanente. Vous avez sans doute raison, car j’ai vu mes cheveux éclaircir de la sorte, comme avec un balayage. Et forcément, cela les fragilise, même si les pigments mélaniques n’ont pas été aussi profondément détruits qu’avec une coloration d’oxydation, très agressive.
Je suis également impressionnée par le fait que vous ayez pu conserver des cheveux aussi longs avec les décolorations/colorations. D’après mes recherches Olaplex 1 change vraiment la donne (rien à avoir avec la version proposée aux particuliers, Olaplex 3).
Je vous comprends sur cette montagne de pression et de soins que l’on s’impose au quotidien pour préserver nos cheveux. J’y songeais dernièrement, à la place que tout cela prend -l’été, entre le soleil, les bains de mers, les précautions, etc. cela en devient presque étouffant. La décoloration est presque comme une réaction (en plus de vouloir en finir avec les reflets roux), où on envoie tout balader pendant un moment… avant de prendre conscience de l’entretien qu’elle exige. Non seulement nos cheveux vierges sont beaucoup plus résistants (notamment aux UV), et surtout ils ne rencontrent pas de problèmes plus complexes liés à la chimie. Lorsqu’on a altéré la fibre capillaire, aucun masque ne pourra la reconstruire.
Il n’y a rien de plus beau que les bases naturelles en terme de variété de reflets, de nuances, d’évolution, etc. On devrait en profiter aussi longtemps que possible.