Article mis à jour le 13 février 2024
Si vous envisagez d’avoir recours à des injections d’acide hyaluronique, ou que l’esthétique vous passionne et que vous souhaitez lire un point de vue complet, cet article est pour vous.
Il y a un an et demi, j’ai réalisé plusieurs injections d’acide hyaluronique dans l’objectif de combler mes cernes creuses, mes sillons nasogéniens et de restaurer le volume de mes lèvres.
Cette décision a été mûrement réfléchie : j’aspirais à corriger les premiers signes de vieillissement au niveau de certaines zones et améliorer l’harmonie globale du visage.
Très satisfaite du résultat, j’ai néanmoins conscience que la modération reste nécessaire pour conserver une apparence naturelle.
En toute transparence, je souhaitais donc partager mon expérience et mes réflexions au sujet de cette procédure esthétique. Je vous montre également les résultats avant/après et l’évolution au fil des ans.
Les injections d’acide hyaluronique : tout ce qu’il faut savoir
Il existe encore beaucoup de confusions, et de méconnaissance, sur les injections d’acide hyaluronique.
On entend parfois une personne dire d’une autre, qu’elle est « botoxée » -alors que cela n’a rien à voir.
Clarifions donc un petit peu les choses, au sujet de cette procédure de médecine esthétique…
Qu’est-ce que l’acide hyaluronique ?
S’injecter un produit sous la peau peut sembler étrange… en fait, il s’agit seulement d’aider le corps à reconstituer ses réserves d’une précieuse molécule : l’acide hyaluronique.
L’acide hyaluronique est naturellement fabriqué par dans notre organisme : 50 % du total de la substance produite se concentre dans notre peau.
L’hydratation de notre peau est capitale pour préserver sa jeunesse. C’est ici que l’acide hyaluronique entre en scène.
Le processus vieillissement facial est multifactoriel : il se passe plein de choses. La densité osseuse diminue, les tissus graisseux fondent, et notre production de collagène chute drastiquement.
Or, la quantité d’acide hyaluronique présente dans notre épiderme diminue aussi.
Il s’agit même de notre plus grand changement histochimique (soit des les substances chimiques contenues dans les cellules et les tissus). La partie externe de notre peau, la couche superficielle, perd ainsi l’une de ses principales molécules, dont la fonction est de retenir l’hydratation.
Or, une peau déshydratée ressemble à un raisin sec : elle manque de sa souplesse et d’éclat. Le visage semble moins pulpeux. La cicatrisation est plus lente. Enfin, les ridules et les rides apparaissent.
Pour ces raisons, l’acide hyaluronique est devenu un ingrédient de choix dans la composition des cosmétiques, tels que les soins du visage (généralement sous forme de crèmes ou de sérums) et les baumes à lèvres.
Ici, on parle alors d’acide hyaluronique non réticulé.
Il existe 3 types d’acides hyaluroniques et 7 poids moléculaires différents : de ce poids dépend la capacité de pénétration au cœur de la peau.
Mais il existe une autre forme d’acide hyaluronique dans le cadre de la médecine esthétique : il est utilisé comme produit de comblement.
Qu’est-ce qu’un produit de comblement ?
Les produits de comblement à base d’acide hyaluronique (il en existe d’autres) sont appelés hydrogels en raison de leur texture, sous forme de gels.
Dans ce cas, il s’agit d’acide hyaluronique réticulé : ses molécules sont unies les unes aux autres. Elles forment une structure de maille, et possède une plus ou moins grande fluidité.
En fonction des zones traitées, l’acide hyaluronique est dit plus ou moins réticulé (ou dense) :
- Peu réticulé (skinbooster) : le gel sert surtout a améliorer la qualité de la peau et la réhydrater
- Moyennement réticulé (type Juvederm Volbella®): le gel est utilisé pour combler les sillons, les creux, ou donner du volume aux lèvres tout en conservant une certaine souplesse ;
- Fortement réticulé (type Juvederm Voluma®) : il sert à soutenir des zones qui peuvent s’affaisser comme les pommettes ou recréer des volumes (menton, tempes…).
Depuis 1996, tous les gels commercialisés sont d’origine non animale.
En fonction des marques, la composition peut inclure de la lidocaïne (un anesthésiant local) et des vitamines.
Quels sont les risques des injections d’acide hyaluronique?
Avant d’avoir recours à cette procédure, il est important d’avoir connaissance et conscience d’éventuels risques.
La migration du produit à court et long terme
D’un point de vue esthétique, le principal risque reste celui d’une migration du produit.
Elle peut se produire à tout moment. C’est à dire dans les jours suivants, comme des années plus tard, lorsque le Réticulé n’a pas encore été complètement métabolisé.
Pourquoi la migration se produit-elle ?
La cause, la plupart du temps, s’explique par une trop grande quantité de produit injectée dans la zone. Les injections sont renouvelées trop fréquemment. Le produit s’accumule et déborde.
Il faut également mentionner que la migration peut aussi survenir plusieurs années après des injections…
La gravité, la perte de support liée à la diminution naturelle de la densité osseuse et à la fonte des tissus graisseux en sont les principales raisons.
Les complications médicales
Il existe, comme dans toute procédure, des risques de complications.
Ils sont très rares mais il est nécessaire d’en avoir connaissance pour une décision éclairée.
Si le produit est injecté au mauvais endroit, il peut boucher une artère ou un vaisseau. Les tissus se nécrosent -on constate une apparition de rougeur, une inflammation et une tâche violette qui s’étend rapidement.
Dès les premiers signes, il faut revoir le médecin en urgence. En général, il enlèvera le produit avec plusieurs injections d’hyaluronidase. Un traitement antibiotique et corticoïdes peuvent être prescrits.
Les injections doivent donc être obligatoirement être réalisées par un médecin réglementé (inscrit au répertoire national ADELI).
Il est important de choisir un professionnel expérimenté et formé aux techniques, sous peine de graves conséquences -comme le montrent certains reportages.
Le blocage des canaux lymphatiques
Mise à jour 13 février 2024 : Un célèbre chirurgien esthétique américain a alerté l’opinion publique, le 24 janvier 2024. Les injections bloqueraient les canaux lymphatiques. Cela expliquait notamment les cas de gonflement au niveau des joues ou la fameuse « pillow face« .
Or, nonobstant la dimension esthétique, ce blocage pourrait avoir des répercutions sur la santé.
La lymphe sert notamment à évacuer les toxines. Leur rétention pourrait provoquer une réaction du système immunitaire.
Les effets à long terme sont encore inconnus. On évoque des risques de cancers…
Comme toujours, c’est l’excès d’une chose, qui induit ces risques.
Pour vous faire part d’un ressenti lié à mes injections (et la quantité relativement faible) : je n’ai jamais remarqué de gonflement au niveau des pommettes… sauf lorsque j’ai eu le Covid (en décembre 2023).
Avec le virus, toutes les voies ORL étaient sérieusement enflammées. Le drainage lymphatique par massages a alors apporté un vrai soulagement.
Il existe différentes méthodes et outils : le gua sha (quartz rose), le Slim Cera, la brosse nettoyante Luna de Foreo (pulsations T-sonic)… ou les bons gestes avec nos mains !
Ainsi, en plus de limiter les injections d’acide hyaluronique au niveau des cernes, des pommettes et des tempes (milieu du visage), le drainage lymphatique est une pratique utile, pour éviter les gonflements.
Mon expérience avec les injections d’acide hyaluronique
En 2022, j’ai eu recours aux injections d’acide hyaluronique pour corriger plusieurs zones de mon visage.
Les séances se sont toujours bien déroulées, et les résultats ont été à la hauteur de mes attentes. C’est donc une expérience positive, que j’aspire à partager, ici.
Mes objectifs étaient de :
- restaurer certains volumes (lèvres, cernes)
- atténuer les signes de l’âge (sillons) et les asymétries ;
- obtenir un petit effet « lifting » (contre le relâchement) ;
Pour en savoir plus, j’ai consacré un article complet à ma routine anti-âge à 36 ans.
Dans la mesure où cette interrogation revient fréquemment, je précise être porteuse de trois maladies auto-immunes actives (digestives et du foie). J’ai choisi de prendre ce risque. Dans mon cas, les injections d’acide hyaluronique n’ont eu aucune incidence.
Bien entendu, il est conseillé de prendre avis auprès du spécialiste qui vous suit.
➢ Note : Je partage des photos prises entre 2018 et 2023 (pour « avant ») afin de montrer que certaines caractéristiques sont présentes depuis des années, et non que la dite photo a spécialement été prise dans un objectif de comparaison avant/après (pas toujours rigoureux ni fidèle à la réalité).
En plus d’un zoom sur les éléments concernés, je montre l’ensemble du visage pour mesurer le changement des éléments, mis en perspective avec l’harmonie globale.
Lèvres (février et juillet 2022)
Au fil du temps, ma lèvre supérieure perdait du volume (déshydratation ?) et une légère asymétrie sur l’arc de cupidon, côté gauche, s’accentuait.
En consultant pour la première fois un chirurgien esthétique, j’avais des idées bien précises. Je souhaitais :
- redessiner l’arc de cupidon
- avoir une bouche plus volumineuse
- remonter la lèvre supérieure pour réduire la longueur du philtrum (la distance avec le nez).
En réalité, les injections d’acide hyaluroniques dans les lèvres ne pouvaient pas répondre à toutes ces attentes.
A quelle résultat s’attendre ?
➢ En injectant du produit au niveau de l’arc de cupidon, le risque de migration augmente.
Tout dépend de la forme de vos lèvres et de la quantité de gel qu’elles peuvent supporter. De plus, survient le risque de faire apparaitre une ombre juste au-dessus, ou l’effet « moustache ».
➢ Le principe des injections est de gonfler les lèvres, ce qui les projette vers l’avant -exactement comme lorsque l’on esquisse un bisou. La distance avec le nez ou la longueur du philtrum ne diminue donc pas.
➢ Dans certains cas, trop de produit peut alourdir la bouche, notamment la lèvre supérieure.
En effet, le surplus a tendance à se placer vers l’intérieur (au niveau des muqueuse). Bouche ouverte, la bordure intérieure recouvre alors légèrement les dents de devant.
Si elle sont petites, elles deviennent moins visibles, lorsque vous parlez.
C’est un point au sujet duquel il faut rester attentive, car cela peut vous faire paraître plus âgée.
➢ Les ridules des lèvres sont moins visibles. C’est normal, dans la mesure où l’acide hyaluronique les hydrate profondément et durablement -cela contribue à les rendre pulpeuses. Les lèvres déshydratées ont tendance à s’affiner.
Enfin, un point au sujet duquel je n’ai pas trouvé de témoignage similaire :
➢ L’acide hyaluronique a rendu mes lèvres beaucoup plus sensible à la douleur. Cela n’est pas gênant car ce phénomène ne se manifeste qu’avec certaines façon d’embrasser (je prends sur moi), ou encore lorsque j’ai fais un lip blushing.
Considération esthétiques sur la taille des lèvres
Cette partie est totalement subjective. L’idéal est d’en discuter avec votre médecin (esthétique, morphologue, anti-âge, ou chirurgien esthétique).
Néanmoins, dans le cadre de mon expérience, je souhaitais partager quelques observations d’ordre esthétiques sur les injections dans les lèvres.
Deux critères importent beaucoup : la proportion de la lèvre supérieure/inférieure et le volume des lèvres par rapport à l’harmonie du visage.
La proportion de la lèvre supérieure/inférieure :
En fonction de votre morphologie naturelle, la lèvre supérieure peut être avoir une épaisseur d’un ratio 1/3 pour 2/3 (lèvre inférieure), ou bien de 50/50.
Un exemple de ratio 1/3 pour 2/3 est le cas de Brigitte Bardot (à gauche), tandis qu’Isabelle Adjani (à droite) avait naturellement des lèvres d’un ratio 50/50.
Elles sont toutes les deux magnifiques.
Le fait d’égaliser à 50/50 en augmentant le volume de la lèvre supérieure est devenu courant avec les injections d’acide hyaluronique. On obtient un volume visible, surtout si les lèvres de base ne sont pas particulièrement fines.
Le volume des lèvres
En France, les chirurgiens esthétiques sont généralement conservateurs : cela signifie qu’ils aspirent à un rendu naturel. En général, ils vous dissuaderont d’augmenter leur taille, si celle-ci est déjà significative par rapport à votre visage.
En effet, mieux vaut ne pas se focaliser sur un élément (distinct) mais le tout, qui forme une harmonie.
Parfois, le médecin esthétique vous propose plutôt de changer la forme de votre mâchoire ou de votre menton pour rééquilibrer les proportions, plutôt que de « gonfler » vos lèvres.
A moins qu’il s’agisse d’un choix personnel, le volume n’est pas toujours synonyme d’esthétique.
Des lèvres trop injectées semblent souvent alourdies.
Mon expérience lors des deux injections des lèvres :
J’ai réalisé deux injections d’acide hyaluronique à cinq mois d’intervalle.
Première consultation en février 2022 :
Le chirurgien m’a injectée environ 0,5 mL. Une très petite quantité dans la lèvre inférieure.
Il a piqué sur plusieurs points la lèvre supérieure, au niveau du contour (et non la partie charnue).
J’ai obtenu un très léger « effet canard » pendant trois mois, mais j’étais satisfaite de gagner un petit peu de volume.
Le produit contenait de la lidocaïne : je n’ai ressenti aucune douleur, ni pendant, ni après.
Deuxième consultation en juillet 2022 :
J’ai souhaité augmenter encore un peu le volume de mes lèvres.
Le chirurgien a rajouté environ 0,5 mL dans la lèvre supérieure uniquement -sur plusieurs points, vers l’intérieur. Il s’est efforcé de corriger l’asymétrie du côté gauche, avec une plus grande quantité de produit. Cela a de nouveau accentué cet « effet canard ».
Il n’y a pas eu de migration. En fait, le côté gauche de ma lèvre supérieure semblait trop gonflé et dépassait de la lèvre inférieure.
Le problème s’est résorbé tout seul en six mois.
Évolution un an après :
Le volume a légèrement diminué mais je garde une lèvre supérieure plus pulpeuse, mieux dessinée qu’auparavant.
Une bonne quantité d’acide hyaluronique est encore présente : je la vois et je la sens au toucher. En retournant la lèvre, elle est visible.
J’ai un micro-granulome qui ne me gêne pas du tout. Le produit s’est déplacé dans la muqueuse, vers l’intérieur de la lèvre. Il joue ainsi un rôle de soutien.
Les lèvres ne semblent plus artificiellement projetées vers l’avant.
Enfin, je suis agréablement surprise de la durée de vie de ces injections, puisqu’un an et deux mois plus tard, il n’est pas nécessaire de les renouveler.
Je m’abstiendrai donc à maintenir ces proportions, qui tiennent compte de la structure globale du visage.
Petite astuce :
L’acide hyaluronique retient l’hydratation, d’où l’effet repulpant.
Je ne trouve pas de base scientifique sur ce que je vais affirmer, car il s’agit d’un constat personnel.
Avec le Lip Sleeping mask de Laneige, j’ai remarqué qu’il était possible d’obtenir naturellement un effet pulpeux, comme si celui-ci « gonflait » légèrement.
Ma lèvre supérieure contient encore une petite quantité d’acide hyaluronique. Le masque favorise sans doute une rétention d’hydratation. Le résultat est sans appel.
Cependant, je dois préciser que la composition est très chimique : le baume contient des ingrédients classés comme potentiellement cancérigènes en cas d’ingestion (hydrocarbures de synthèse, conservateurs, et additifs)…
Je ne l’utiliserai donc pas tous les jours, mais une fois par semaine.
La quantité d’ingrédients émollients provoque cependant une rétention de l’hydratation (notamment avec l’acide hyaluronique, je suppose) qui donne un effet repulpant très visible.
De manière occasionnelle, ce produit peut néanmoins aider à retrouver le résultat des premiers mois -et différer une autre injection.
Cernes (février 2022)
Même s’il s’agit d’une zone discrète du visage, elle fait toute la différence.
J’ai toujours eu des cernes en creux, qui me donnaient l’air fatigué. Elles se sont accentuées au début de la trentaine.
C’est la correction dont je suis la plus satisfaite, mais je ne suis pas certaine que j’aurais osé me lancer, si j’avais connu auparavant tous les risques liés à cette zone. En effet, elle requiert une grande expérience de la part du médecin ou du chirurgien.
Les complications graves restent heureusement très rares.
Mais certaines personnes n’obtiennent pas le résultat espéré : elles se retrouvent avec des poches ou un gonflement. Il est alors nécessaire de retirer le produit.
Mon expérience et l’évolution deux ans après :
L’injection d’acide hyaluronique dans les cernes est très profonde -pratiquement au contact de l’os.
La procédure n’est pas douloureuse -la plupart des produits contiennent un anesthésiant local.
Le chirurgien esthétique a piqué sur plusieurs points. J’ai eu un petit bleu, pendant une semaine.
Le résultat avant après est particulièrement visible de profil (en photo). En effet, sur la photo de gauche (avant), le cerne apparait creusé. A droite (après), il semble très légèrement bombé.
Il y a bientôt deux ans, que j’ai réalisé cette correction, et elle se maintient correctement.
Le regard (et l’ensemble du visage) semblent tout de suite moins fatigué, plus rebondi, plus éclatant. C’est vraiment rajeunissant. Même après une mauvaise nuit, on garde un effet « bonne mine ».
Malgré cela, lorsque tout le produit aura été métabolisé, d’ici trois ou quatre ans, je ne sais pas encore si je renouvellerai l’injection d’acide hyaluronique dans les cernes, en raison des risques de migration…
Y a -t-il des risques de migration ?
En effet, dans cette zone, la migration serait notamment liée au relâchement cutané -pommettes et joues. Elle pourrait aggraver l’affaissement naturel de la peau.
Selon une étude du Facial Plast Med (2016), la migration peut être causée par un manque de support osseux au niveau de la pommette.
Il ne faut pas oublier que le vieillissement facial résultat d’un processus multifactoriel. Avec l’âge, la densité osseuse diminue : or, elle sert de support à la peau et aux tissus graisseux.
En outre, le Réticulé subit, lui aussi, les effets de la gravité.
Cette migration se traduirait par une poche malaire, soit une sorte de bourrelet au niveau des pommettes, qui accentue le sillon nasogénien…
Elle pourrait survenir des années après l’injection en raison de l’évolution morphologique liée au processus de vieillissement facial.
Il ne faut donc jamais réinjecter du produit dans cette zone, tant que des traces de produit demeurent -et ce, bien au-delà de deux ans.
Je reste donc très vigilante et mitigée, quant à une éventuelle deuxième injection dans cette zone.
Sillons nasogéniens (février 2022)
Qu’est-ce que le sillon nasogénien ?
Il faut distinguer le sillon de la ride. Notre visage est composé de plusieurs groupes musculaires dont la contraction permet l’expressivité.
« Les sillons du visage constituent des frontières entre des groupes musculaires de fonctionnement opposés. Pour être très clair, les sillons sont les articulations des muscles de la face ; à l’image du pli du coude ou du pli de l’aine. »
Dr Benoît Potier
A tout âge, les rides du sourire apparaissent. Les sillons se marquent généralement entre 25 et 30 ans (âge auquel l’on attribue leur visibilité, en tout cas), en fonction des morphologies. Ils sont accentués par l’affaissement des joues et des pommettes.
Comment combler les sillons nasogéniens ?
Il existe deux techniques pour le comblement des sillons nasogéniens :
- injecter l’acide hyaluronique directement dans le sillon
- injecter l’acide hyaluronique dans la pommette, de telle sorte que la peau soit plus tendue grâce au volume, ce qui crée un effet « lifting »
La première technique convient aux personnes dont le sillon s’est creusé ou accentué, sans qu’il y ait forcément de relâchement au niveau du visage et des joues. Je me risque à dire (c’est ce que j’en déduis) qu’elle est plus adaptée aux personnes de 25 à 45 ans.
C’est celle dont j’ai bénéficié, et dont je vais vous parler.
En général, le comblement des sillons nasogéniens dure deux ans.
La deuxième technique traite la cause en remontant la joue qui s’affaisse. Le volume injecté est plus conséquent pour retendre suffisamment la peau -et rendre du volume à la pommette.
Mise à jour le 14 février 2024 :
Dans le cas de la deuxième technique, il faut beaucoup de produit pour un résultat visible (au moins 1 mL par joues, et encore…). Or, n’oubliez pas que cela modifie aussi la forme de vos joues.
Il existe des risques de gonflement, de migration et d’affaissement sur la durée. En outre, nous avons désormais connaissance du fait qu’une accumulation de Réticulé bloque les canaux lymphatiques : une forte dose ne me semble donc pas recommandée (et dénuée de risques pour la santé).
Mon expérience :
Mes sillons nasogéniens ont commencé à s’accentuer vers 33 ans après un amaigrissement involontaire.
En examinant mon visage, lors de la première consultation, le chirurgien esthétique m’a spontanément conseillé cette correction. J’ai suivi son avis.
Il m’a injecté environ 0,5 mL de produit pour les deux côtés, directement dans les sillons. Il a piqué à plusieurs endroits et a massé la zone.
J’ai eu un petit bleu sur le côté de la bouche, qui a disparu en une semaine.
Le résultat m’a tout de suite paru époustouflant, et pourtant… il aurait été impossible de deviner l’existence d’une correction à cet endroit.
Les sillons avaient disparus. Cela ne donnait pas un air artificiel : il restait une ridule, et le visage ne paraissait pas figé. J’ai simplement retrouvé l’aspect de mes 23 ans.
➢ Note: j’ai cependant remarqué une petite chose, que j’aimerais mentionner, ici, car je n’ai pas eu l’occasion de lire un constat similaire ailleurs. L’acide hyaluronique injecté sous la peau à cet endroit parait visible selon l’angle de certaines lumières (artificielles).
On perçoit comme une ombre sous-cutanée.
Bien entendu, cela dépend vraiment de l’orientation de la source lumineuse (certains spots dans les cabines d’essayage, par exemple).
L’évolution au bout de 2 ans (bientôt) ?
Je suis toujours très satisfaite du résultat, qui est encore bien présent.
Au bout d’un an, le sillon nasogénien droit s’est un peu accentué, contrairement à celui de gauche. Cela est probablement lié aux mouvements, puisque j’ai tendance à sourire plus fréquemment de ce côté.
Le sillon gauche est, quant à lui, toujours imperceptible.
Je me suis naturellement questionnée sur le risque de migration, notamment vers le coin de la lèvre. A ce jour, je n’ai rien constaté de tel.
Enfin, si je dois vraiment pinailler, dans la mesure où j’ai le sens du micro-détail, il me semble percevoir une minuscule migration, comme si le produit s’était étalé, à gauche, et ce uniquement en fonction de la lumière.
Je ne suis cependant pas certaine de ce que j’avance. et personne ne l’avait remarqué, lorsque j’ai demandé plusieurs avis.
Lorsque cela sera nécessaire, je maintiendrai le comblement de cette zone.
En effet, à terme, je redoute le risque de migration est la commissure des lèvres et les « bajoues ». Pourtant, je préfère prendre ce risque, plutôt que d’avoir des sillons nasogéniens accentués. Ils donnent, je trouve, l’air beaucoup trop fatiguée.
Ce qui m’amène à vous parler d’un point essentiel, la fréquence des injections…
A quelle fréquence envisager les injections ?
Cette question est fondamentale.
Oui, les injections ont un certain coût, et peut-être vous demandez-vous quel budget prévoir, pour maintenir le résultat ? En effet, dans la mesure où celui-ci est éphémère, peut-être craignez vous un brusque retour au statut quo ?
De plus, peut-être avez vous lu que l’acide hyaluronique tenait six mois sur certaines zones, comme les lèvres ?
Telles étaient mes interrogations, avant d’avoir recours à cette procédure. Je craignais de ne pas m’apercevoir qu’il était temps de recommencer afin de conserver les effets obtenus.
Et puis, quelques mois après avoir sauté le pas, j’ai compris deux choses…
La durée de vie réelle des injections d’acide hyaluronique
L’une des informations les plus importantes à connaître à propos des injections d’acide hyaluronique concerne leur durée de vie.
On lit fréquemment que le produit serait métabolisé entre six et douze mois, en fonction des zones ou de sa réticulation -deux ans pour les gels très épais.
Or, depuis quelques années, l’on s’est aperçu que notre organisme ne métabolisait pas l’acide hyaluronique aussi rapidement.
La majorité des produits injectés se dissolvent, en réalité, au bout de trois à quatre ans.
Mais certains gels restent beaucoup plus longtemps.
La journaliste britannique Alice Hart-Devis a publié un article en janvier 2023 dans le Daily Mail, dans lequel elle explique s’être fait injecté 35 ml en l’espace de vingt ans. Après quatre ans sans retouches, elle a réalisé un scanner IRM : celui-ci montre que les produits sont toujours présents dans certaines zones de son visage.
Le Dr David Chan a également constaté que certains gels perduraient jusqu’à six, sept voire huit ans, malgré les affirmations de certaines marques qui estimaient cette durée de vie entre six et douze mois.
La dissolution des différents types d’acide hyaluronique dépend certes de la profondeur de l’injection, du métabolisme des individus, de leur hygiène de vie et des zones ciblées.
De cet élément découle alors une question : à quelle fréquence réaliser des injections ?
Puisqu’il est communément indiqué que l’acide hyaluronique se résorberait en l’espace de quelques mois, il devient tentant de renouveler (tous les six à douze mois) les injections, pour maintenir un résultat.
Préparez-vous à l’effet d’accoutumance
Lorsqu’ils critiquent la médecine esthétique, les médias mettent en avant les cas de personnalités au visage déformé par les injections.
Il est vrai que le résultat est assez curieux, et l’on se demande pourquoi des personnalités aussi riches se retrouvent avec de tels « ratages ».
Courteney Cox, qui incarnait le personnage de Monica dans la série Friends, arborait en 2022 un visage boursoufflé.
En mars 2023, elle a fait retirer l’acide hyaluronique injecté et explique comment elle est tombée dans ce cercle vicieux :
« On ne se rend compte de rien car c’est graduel, jusqu’au moment où un ami m’a dit ‘’Whoa, arrête’’ ». C’est en comparant des photos que l’ex star de Friends s’est rendue compte des effets : « Oh, c’est à ça que je ressemble maintenant ? » s’est-elle exclamée lorsqu’elle en a pris conscience. »
Magazine Elle, mars 2023
Le principe d‘addiction aux injections est bien connu…
La quête infinie de l’amélioration
Au fil des semaines, nous nous habituons à notre reflet surtout lorsqu’un changement satisfaisant y a été apporté.
En effet, si vous vous retrouviez du jour au lendemain défiguré par une balafre ou une cicatrice, vous focaliseriez constamment votre regard dessus et vous regretteriez votre ancienne image.
Mais dans le cas où vous réalisez volontairement une procédure esthétique, dans un souci d’amélioration ou de correction, l’état d’esprit est bien différent.
La découverte du résultat provoque un pic de dopamine-une sensation intense de joie et d’excitation.
Et je crois bien que ce phénomène explique, en grande partie, les abus –le désir de recommencer.
On se dit que c’est génial, et l’on a envie d’améliorer encore son visage ! Encore ici, encore là, encore un peu… et ce sera parfait. Plus on observe, plus on voit les détails.
Un marqueur de classe (économique ou esthétique) ?
Il faut ajouter à cela que les normes esthétiques diffèrent en France et aux Etats-Unis. En effet, chez nous prime une beauté plus naturelle, ou le fameux « je ne sais quoi » de la Française si élégante, avec son maquillage imperceptible.
Outre Atlantique, celui-ci est plus ostensible. On aime montrer les procédures esthétiques (faux ongles, rajouts, etc.) et assumer ce côté artificiel.
Ce phénomène explique également pourquoi certains médecins ne freinent pas leurs patients.
Les injections d’acide hyaluronique deviennent aussi un marqueur de classe sociale : on affiche par là son aisance financière comme un véritable lifestyle, dont le modèle a été popularisé par les Kardashians.
Il faut que le résultat devienne visible, exactement comme un balayage ou un superbe brushing, lorsque vous sortez de chez le coiffeur.
D’un point de vue esthétique, on s’accoutume à ces nouvelles apparences. On les associe au fait de « prendre soin de soi », de lutter contre le vieillissement, d’être « entretenue », etc.
On associe donc à tort les injections d’acide hyaluronique et les distorsions morphologiques liées aux dérives.
La standardisation des visages
Je vais passer rapidement sur ce sujet, mais je souhaitais néanmoins mentionner ce point puisqu’il découle du précédent.
L’effet d’accoutumance aux nouveaux standards de beauté apparait comme un véritable phénomène de société.
Il ne concerne pas seulement la personne impliquée, mais l’ensemble de la population qui s’habitue progressivement à ces modifications morphologiques. A force d’être confrontés à ces images sur les réseaux sociaux, nous les intégrons comme de nouvelles normes de beauté : la mode des fessiers généreux et des lèvres pulpeuses en témoigne.
Depuis l’avènement de la télévision et des médias, la diffusion de modèle se produit à grande échelle. Chaque décennie voyait son lot de critères. J’ai grandi dans les années 1990, où l’extrême minceur était considérée comme le nec plus ultra.
Mais contrairement à ce que l’on entend à propos des injections, je ne pense pas qu’elles contribuent à la standardisation des visages, lorsqu’elles sont bien employées.
En effet, l’objectif n’est pas de ressembler à une autre personne, mais d’atténuer les signes de l’âge, de corriger des asymétries, ou d’améliorer les proportions de son visage.
La standardisation s’observe lorsque de très jeunes femmes ont recours à l’acide hyaluronique pour transformer leur apparence, afin de correspondre à certains stéréotypes.
C’est effectivement malheureux, mais cela n’ôte rien à l’intérêt que la médecine esthétique présente initialement.
En conclusion
En France, la plupart des médecins esthétiques restent « conservateurs » et de bon conseil.
Lors de votre consultation, après avoir formulé votre souhait, vous recevez un avis avisé de leur part. Ils étudient l’harmonie globale et non chaque élément séparé.
Par exemple, si vous aspirez à rendre vos lèvres plus pulpeuses, le médecin tient compte de votre morphologie et des proportions de votre visage. S’il ne juge pas le résultat seyant, il refuse (ou vous déconseille fortement) de réaliser l’injection.
Cette discussion préalable est aussi un bon indicateur de fiabilité dans le choix de votre praticien. Il est important de lui accorder votre confiance, et de vous fier à son jugement.
Lorsqu’elles sont réussies et bien dosées, les injections d’acide hyaluronique sont imperceptibles.
De votre côté, il est nécessaire de rester lucide quant à votre évolution.
Pour vous donner un exemple concret, j’ai réalisé ma dernière injection dans la lèvre supérieure au mois de juillet 2022 (seulement 0,5 ml). Combien de fois ai-je voulu recommencer, depuis…
J’ai parfois eu l’impression que tout s’était naturellement dissout et que mes lèvres avaient perdu du volume. Et pourtant, je sens au toucher la présence de l’acide hyaluronique.
Il est même visible au niveau de la muqueuse, comme s’il s’était intégré aux tissus. En outre, les comparaisons photos montrent que le résultat est intact.
J’ai donc conscience de l’addiction potentielle d’une telle pratique, mais je dois parfois effectuer cette piqure de rappel.
Enfin, connaitre la durée de vie des produits est indispensable. Pour un résultat naturel, il faut espacer suffisamment les injections. Vous évitez l’accumulation de produit, qui est responsable de cet aspect gonflé ou boursouflé. Et vous réaliserez des économies…
Merci pour cet article retour d’expérience si bien documenté, explicatif et argumenté.
Magnifique. merci pour cet article!
Est-ce que t’as fait aussi la Jow line j’ai l’impression qu’elle est mieux définie.
Merci ! Non, je n’ai rien touché à ce niveau, mais j’ai remarqué qu’avec l’âge elle devient plus apparente, car j’ai perdu des rondeurs au niveau des joues.