La décoloration est un traitement chimique impitoyable pour notre chevelure : elle équivaut à une brûlure. Sans soins adaptés, c’est la casse assurée.
Or, bonne nouvelle : il existe aujourd’hui des gammes de soins professionnels, formulés exprès pour préserver l’intégrité des cheveux décolorés.
Par exemple, Olaplex et K18 ont mis au point des molécules qui agissent en profondeur, pour reconstruire les liaisons (ponts disulfures) et restaurer les protéines de la fibre capillaire.
Sans l’existence de ces produits, je n’aurais jamais osé décolorer trois fois mes cheveux ! -car je tiens à en conserver un maximum sur la tête.
Or, je suis agréablement surprise de leur état : oui, il est désormais possible de garder de beaux cheveux décolorés.
Il faut dire que je n’ai pas lésiné sur les soins réparateurs. J’ai voulu tester les meilleurs masques capillaires du marché : le protocole Olaplex, Redken, Kérastase…
Voici ma nouvelle routine capillaire pour réparer les cheveux abîmés par la décoloration.
Petite précision : j’ai acheté moi-même tous ces produits, et je vous donne donc un avis objectif.
après 3 décolorations : l’état de mes cheveux
Voici le résumé des péripéties capillaires.
Après avoir coloré mes cheveux au henné (deux fois), j’ai décidé de les décolorer pour me débarrasser des reflets roux.
Pour les préserver au maximum, j’ai procédé à deux reprises avec un oxydant 10 volumes et Olaplex 1.
Je me suis retrouvée avec une hauteur de ton allant de 8 à 9.
La nuance m’a parue terne et trop peu contrastée avec mon teint. Un mois plus tard, après de nombreux soins et beaucoup de réflexion, j’ai alors tenté une troisième décoloration.
J’ai atteint la fameuse hauteur de ton 10 (la limite), avec une particularité : les pigments du henné…
Nous voici au stade ultime de la décoloration : j’ai nommé ma couleur « blond platine orangé« . Cette fois-ci, je n’ai pas plus loin. Mes cheveux se retrouvent donc fragilisés au maximum.
Après deux décolorations : tout va bien !
Après deux décolorations (10 volumes) sur henné du Rajasthan, j’avais réalisé deux patines (blond cendré) afin de neutraliser les reflets oranges.
Elles s’estompaient au shampoing, et je me retrouvais avec une nuance blond fraise.
Mes cheveux paraissaient en très bon état.
Cependant, j’ai noté quelques caractéristiques :
- Ils étaient devenus poreux : ils mettaient beaucoup de temps à sécher (air libre).
- Au bout de quelques jours, les pointes devenaient sèches.
J’ai donc augmenté la fréquence des shampoings pour leur prodiguer les soins nécessaires (protéines).
Au bout de trois semaines, tout était rentré dans l’ordre.
Ils conservaient une apparence brillante, lisse, et douce. Je ne constatais aucune chute inhabituelle.
La casse restait très modérée (trois cheveux par semaines lors du brossage).
Je ne voyais pas non plus de frisottis, ni de changements de texture une fois secs.
Après un mois de soins intensifs, j’avais retrouvé la même texture qu’avant les deux décolorations (apparence de cheveux vierges).
Après la troisième décoloration : cheveux secs…
Après la troisième décoloration, j’ai décidé d’arborer mes reflets dorés et orangés. Pas de patine, ni de coloration semi-permanente.
Comme vous le voyez, les cheveux sont plus secs. Quelques uns se sont cassés les premiers jours (rien de dramatique, cependant).
Ils ont pris du volume car les ondulations sont défaites -j’ai toujours eu ce côté un petit peu mousseux.
Il me suffit d’appliquer un soin sans rinçage (leave-in) pour les dompter ou les assouplir, ce qui n’est pas le cas sur la photo.
Ils sont probablement devenus plus fins, mais cela n’est pas perceptible au toucher. Au niveau densité, je possède toujours la même masse (pas de chute à signaler).
A ce stade, les soins intensifs finiront par leur rendre une apparence saine, mais ils développeront des fourches plus rapidement.
Je pense que les longueurs, qui se retrouvent prématurément usées, s’affineront à la fin de l’année, et je prévois de couper quelques centimètres à ce moment-là (on verra bien).
La limite est sans doute atteinte en terme de décoloration. Je reste néanmoins surprise de constater qu’il est possible de garder une chevelure aussi « belle », grâce aux réparateurs de liaisons.
La base de cheveux y joue aussi au départ. Les miens sont assez solides. L’utilisation d’un oxydant 10 volumes réduit aussi énormément les dégâts.
Comment prendre soin des cheveux poreux ?
Oubliez le test du verre d’eau : c’est un mythe.
Par essence, la décoloration ou les traitements chimiques assez agressifs rendent les cheveux poreux.
Les signes pour reconnaître des cheveux poreux
Si vous êtes concernées, vous observerez trois petits symptômes qui indiquent une porosité trop élevée.
L’absorption (rapide) des soins capillaires
On dirait que les cheveux poreux « boivent » les masques ou les après-shampoings qui étaient autrefois trop lourds.
Dès son application, le produit est directement absorbé. Le cheveu semble tout simplement mouillé (et non imbibé par le soin).
On hésite à rajouter encore du masque, en se disant qu’ils auraient besoin d’une plus grande dose.
Le problème, c’est que l’hydratation et les nutriments ressortent aussitôt : la cuticule ne retient pas les éléments dont la fibre capillaire aurait besoin.
Le temps de séchage (trop long)
Les cheveux poreux mettent également un temps anormalement long à sécher (à l’air libre notamment).
J’entends par là plusieurs heures en fonction de leur longueur et de leur densité.
Par exemple, lorsqu’ils étaient peu poreux, mes cheveux aux épaules séchaient en 45 minutes. Depuis, ils ont besoin d’environ deux heures !
Les patines et les colorations ne tiennent plus
Un autre signe plus embêtant : les patines et les colorations semi-permanentes ne tiennent pas sur cheveux poreux, car les pigments ne restent pas dans la cuticule.
Lorsque les cheveux sont décolorés, il devient très difficile de neutraliser les reflets indésirables.
Ceci dit, tout rentre dans l’ordre après un maximum de traitements réparateurs.
Comment rétablir la porosité normale des cheveux ?
Il est important de prendre en compte le degré de porosité, afin d’adapter les masques capillaires -et permettre ainsi à la fibre de se « nourrir » correctement.
Le remède consiste à leur offrir des soins au Ph acide (< 7).
C’est pourquoi l’on recommande de terminer le processus de décoloration par un gloss ou une patine : ils sont formulés avec un Ph acide.
Les cheveux décolorés manquent de protéines
Protéines ou hydratation ? Deux besoins différents. S’opposent-ils vraiment ?
Il existerait des « critères » pour déterminer si votre belle crinière décolorée (ou non) manque de l’un ou de l’autre.
Ils sont probablement utiles si vous ne connaissez pas la nature de cheveux d’une personne (une cliente, par exemple ou une amie qui vous demande des conseils).
Mais sur vous-même, le meilleur moyen de déterminer les soins adaptés reste l’observation (et l’expérience).
Tout comme notre peau (qui évolue), nos cheveux traversent des phases plus ou moins difficiles.
En décembre 2023, j’ai coupé mes longueurs (mi-dos) car elles se cassaient littéralement. Elles étaient sèches mais elles saturaient immédiatement si je les nourrissais avec un bain d’huile.
D’après les diagnostics « traditionnels », elles souffraient d’un excès de protéines. Sauf que je ne leur en avais jamais apporté (sans doute mon erreur…).
Au contraire, je leur prodiguais essentiellement de l’hydratation (acide hyaluronique, gel d’aloé véra, miel, etc.).
Petite précision : il n’y a aucune protéines dans les huiles végétales. Il ne faut pas confondre le lait de coco (protéiné) et l’huile de coco (0 protéines).
Actuellement je pars donc du principe que les cheveux décolorés sont forcément dévitalisés : ils manquent nécessairement de protéines.
Laisser ses cheveux pousser après une décoloration
Il ne s’agit pas d’une sinécure !
Pour de nombreuses raisons, il est difficile de garder des cheveux longs (ou de les laisser pousser) après une décoloration (très claire)…
Bien entendu, cela n’est pas impossible… mais soyons honnêtes. La plupart des personnes qui aiment changer régulièrement de couleur arborent un carré plus ou moins long.
Les cheveux mettent environ deux ans à atteindre cette longueur.
Or deux années (ou deux étés…) représentent plus ou moins l’espérance de vie des cheveux décolorés.
Aussi, cette coupe limite le frottement au niveau du dos et des épaules -soit l’usure…
Dans la mesure où j’espère laisser ma chevelure croître le plus long possible, je suis consciente de ces difficultés.
La retouche des racines et le risque de chevauchement
Colorés ou décolorés, se pose toujours la sempiternelle question des racines.
Pour éviter cet effet racines plus foncées, il est nécessaire de décolorer les repousses tous les mois.
Or, même si un coiffeur coloriste travaille de manière impeccable, lors de l’application, le produit peut déborder de quelques millimètres sur la partie déjà décolorée.
Plus vos cheveux ont été éclaircis au préalable, plus ce petit chevauchement, lors de l’application du produit, provoque de risque de casse.
Les cheveux sont doublement fragilisés -et ce au fur et à mesure de leur repousse.
C’est pourquoi certaines personnes optent pour des solutions plus « douces » telles que le roots smudge ou le balayage inversé, afin de fondre les repousses.
Les cheveux décolorés sont très fragilisés
Même si les cheveux décolorés paraissent en bon état, ils ont vécu un tel traumatisme… que l’on peut parler d’usure prématurée.
Les fourches se multiplient, les pointes s’affinent et se cassent.
D’autres facteurs naturels causent également des ravages, tels que l’été (les UV), le chlore ou l’eau salée.
Certaines précautions aident grandement à ralentir les dégâts :
- bonnet de nuit et taie d’oreiller en soie ;
- peigne en corne (et démêlage tout en douceur) ;
- soins sans rinçage ou huile végétale quotidienne sur les pointes ;
- traquer les fourches et les couper dès que possible ;
- les coiffures protectrices : chignons, tresses, etc.
Et bien entendu, les soins réguliers sont incontournables. Surtout au début (le premier mois), on peut en augmenter la fréquence à trois fois par semaine, par exemple.
Quid des soins naturels après une décoloration ?
Avant de vous présenter mes produits favoris, je voulais vous préciser un élément important.
En effet, je n’utilise plus [uniquement] de matières premières naturelles ou de recettes maisons, depuis que j’ai décoloré mes cheveux.
Dans plusieurs articles, j’ai toujours clamé que les cosmétiques capillaires (vendus dans le commerce) n’étaient pas assez nourrissants pour entretenir mes cheveux (vierges ou colorés au henné).
Mon avis n’a pas changé. Cependant, mes cheveux ont subi des traitements chimiques.
Et dans cette optique, la somme d’ingrédients ainsi que les compositions adaptées forment (comme en cuisine) une « alliance chimique » pour maintenir leur intégrité : la balance entre l’acidité, le dosage des protéines, des émollients, des silicones, etc. sont des paramètres que je ne pouvais pas établir par moi-même, faute de connaissances.
Pourquoi j’ai réintroduis les silicones dans ma routine ?
Regardez ces photographies capturées au microscope : en haut à gauche, un cheveu vierge, et à droite, un cheveu décoloré. En dessous, le cheveu décoloré est traité avec des soins contenant du silicone. Son apparence est plus lisse.
Le silicone est-il bon ou mauvais pour les cheveux ? Si la question vous intéresse, j’ai rédigé un article complet sur le sujet.
Si vos cheveux sont vierges et en bonne santé, l’utilisation des silicones est effectivement inutile, voire nocive. Mais votre fibre capillaire ne possède pas les mêmes besoins lorsqu’elle est dévitalisée (décolorée).
Pourquoi les silicones sont indispensables après une décoloration ?
En résumé, le silicone est un ingrédient formulé pour rendre aux cheveux décolorés une apparence « vierge » : texture lisse, douce et brillante.
Mais il ne s’agit pas seulement d’une question d’apparence.
Il joue également le rôle de gaine plastifiée, pour protéger la fibre capillaire mise à nue (brûlée).
Sans silicone, le cheveu chimiquement brûlé devient terne, sec, rêche, hérissé, car :
- Il ne possède plus les pigments mélaniques qui composaient originellement sa nuance avec des reflets, ses jeux de lumière ;
- La cuticule est ouverte, ce qui rend le cheveu fragile et hypersensibile à toutes les agressions (frottements, UV, chaleur, etc.) ;
- La fibre capillaire parait constamment déshydratée : elle gonfle et les frisottis apparaissent.
On reproche (à raison) souvent son l’imperméabilité au silionne : comme une gaine trop étanche, il empêcherait l’absorption des ingrédients hydratants.
En fait, adopter le silicone implique d’utiliser de temps en temps un shampoing moins « doux », pour limiter cet inconvénient.
Faut-il utiliser un shampoing avec des sulfates avec les silicones ?
Le silicone fonctionne avec une famille d’ingrédient (pas toujours sympathique, j’en conviens) : les sulfates.
Dans la composition, on les repère avec ces petits noms :
- Sodium Laureth Sulfate
- Ammonium lauryl sulfate
- Sodium Lauryl sulfates.
En plus d’aider le produit à mousser, ils décapent un petit peu plus le cheveu, et « allègent » progressivement ces couches de silicones.
Leur action n’atteint pas l’intensité d’un shampoing clarifiant, mais elle joue plus ou moins le même rôle au quotidien.
En 2023, j’ai commis l’erreur d’utiliser régulièrement le soin Olaplex N°3 avec des shampoings doux (sans sulfate). Mes cheveux sont devenus mous, ternes, plats, etc. comme « étouffés ».
Maintenir l’apparence des cheveux chimiquement traités exige une certaine « chimie ». C’est notamment pour cela que tous les produits d’une gamme sont formulés pour agir de manière complémentaire, les uns avec les autres.
Bémol : les shampoings contenant des sulfates sont plus abrasifs. Leur composition est moins naturelle. Les sulfates sont également classés comme allergènes.
Quel shampoing est-ce que j’utilise ?
Pendant trois semaines, j’ai utilisé cet échantillon du shampoing Ultimate Repair de Wella.
Il me semble très bien, et je n’ai développé aucune réaction allergique.
Néanmoins, dans la mesure où l’on ne laisse pas le produit poser (comme un masque), la composition importe peu car il ne peut pas y avoir d’effets vraiment réparateurs.
Il convient juste d’éviter les shampoings pour cheveux gras (pour abrasifs) et d’opter pour une formule spéciale cheveux fragiles, décolorés, abîmés, ou secs : elle contient des agents hydratants, qui contrebalancent un petit peu la présence de sulfates.
Il y a toutefois un intérêt à choisir un shampoing de la même gamme que vos masques et après-shampoings : l’équilibre des Ph.
Mais cela n’est en rien crucial pour la santé et l’état de vos cheveux.
J’ai terminé cet échantillon, et j’opterai à l’avenir pour un shampoing type « Ultra doux » de Garnier.
J’alterne avec un shampoing sans sulfate pigmenté bleu : Olaplex 4P.
A quelle fréquence utiliser un shampoing contenant des sulfates ?
Lorsque je les utilise trop fréquemment (au quotidien), les sulfates me déclenchent une crise de dermite péri-orale. Il faut dire qu’ils se trouvent partout : dans notre dentifrice, le savon pur les mains, etc.
Attention aux compositions : c’est l’accumulation de sulfates dans l’organisme qui provoque une réaction allergique. Il suffit donc de ne pas outrepasser une certaine dose. la limite est propre à chacun.
En revanche, tout se passe bien si on les utilise avec modération.
Utiliser une fois par semaine ou tous les dix jours un shampoing contenant des sulfates suffit à faire « dégorger » l’accumulation de silicones…
Quels soins naturels pour cheveux abîmés par une décoloration ?
Je partage uniquement mon point de vue et je vous invite à me confier votre expérience dans les commentaires, que vous soyez en accord ou non avec mes propos.
Pour le soin des cheveux décolorés, les matières premières naturelles ne me semblent pas adaptées : masques maisons, huiles végétales, poudres ayurvédiques, etc.
Bien sûr, la composition des produit reste importante, et certains ingrédients chimiques n’apportent aucun bénéfice.
En revanche, je pense qu’il est impossible de se passer de sillicones (ou de quats) lorsque les cheveux sont décolorés.
La décoloration dévitalise les cheveux
Par exemple, la fibre capillaire est tellement dévitalisée (destruction des ponts disulfures), que l’application d’un produit reconstructeur de liaisons est incontournable.
En outre, les cheveux deviennent si fragiles qu’il est nécessaire des protéger avec une « gaine » : c’est le rôle des silicones, qui enrobent la fibre capillaire et gardent l’hydratation.
Les soins naturels que je conserve après mes décolorations
Après vous avoir confié les grandes lignes de ma nouvelle routine capillaire, j’aimerais introduire une nuance.
Évidemment, je n’ai pas bannis toute utilisation de matières premières biologiques. Il ne s’agit simplement plus des principaux soins que j’apporte à mes cheveux.
Je conserve néanmoins le principe du bain d’huile associé au massage crânien (avec la brosse Tek à picots de bois) : l’huile de ricin favorise la pousse des cheveux et les fortifie. Elle est donc parfaite pour nourrir les cheveux vierges (racines) et favoriser la croissance d’une belle chevelure.
Au niveau de l’hydratation, rien ne remplace certains ingrédients bruts (que l’on retrouve par ailleurs dans toutes les compositions) :
- gel d’aloé véra
- acide hyaluronique (celui d’Aroma Zone est peu onéreux et de bonne qualité)
- miel, etc.
Au quotidien, j’applique un agent hydratant avant de dormir.
Pour le moment, j’ai surtout mis de côté les poudres ayurvédiques, parce que certaines d’entre elles peuvent foncer les cheveux blonds. Je ne prends également plus la peine de fabriquer mes propres masques.
Ma routine de soins intensifs post-décoloration
Honnêtement, j’ai un petit peu craqué ces derniers mois, et j’ai acheté… beaucoup de produits.
J’ai voulu me procurer les meilleurs soins capillaires du marché, pour les cheveux décolorés : Olaplex, Kérastase et Redken.
Ce n’est pas très « minimaliste », mais je les utilise tous, en alternance (à raison d’un lavage tous les quatre jours, en moyenne).
Lorsque je les aurais terminés (d’ici un an et demi), je rachèterai mes favoris.
Je partage mon avis sur chaque masque, afin que vous puissiez choisir celui qui vous correspond.
Quels résultats attendre des masques réparateurs ?
Il me semblait intéressant de discuter ce point, au même titre que les soins anti-âge. La science cosmétique ne produit, pour le moment, pas de miracles pour réparer les cheveux cassés et dévitalisés par la décoloration. De plus, le packaging de tous ces masques annonce une réduction de la casse des cheveux jusqu’à -93 %. Cela semble très précis, et surtout, impossible à vérifier.
En réalité, lorsque les cheveux sont profondément abîmés, on entre presque dans des « soins palliatifs« . L’objectif est de conserver une apparence saine, et d’éviter les catastrophes. Au moins, le temps qu’une longueur suffisante aie repoussée pour couper les parties trop abîmées.
Cependant, il faut reconnaître les progrès réalisés dans le domaine de la coiffure, ces dernières années. La mise au point de certaines molécules a bien changé la donne.
On ressort du salon avec des cheveux blonds, décolorés, parfois platine, qui paraissent aussi beaux que des cheveux vierges -et le coloriste a préservé la longueur !
C’est dans cette optique que j’utilise ces soins professionnels.
La seule comparaison que je puisse établir est l’état de mes cheveux après deux colorations d’oxydation (en 2018). Faute de connaissances, je n’avais effectué aucun soin réparateur à l’époque ! Ainsi, ils paraissaient beaucoup plus ternes et cassés qu’aujourd’hui après trois décolorations… et une multitude de soins haut de gamme.
A quelle fréquence réaliser la routine de soins post-décoloration ?
On dit qu’il est bon d’espacer les shampoings au maximum. Cependant, j’aimerais introduire une nuance.
Depuis qu’ils sont décolorés, mes cheveux sont devenus secs. Je pourrais me contenter d’un seul masque par semaine.
En effet, les pointes deviennent de plus en plus sèches au fil des jours, et elles finissent par « accrocher » au peignage. Et ce, malgré le sérum sans rinçage. C’est ainsi que se forment les fourches.
Mes cheveux ont donc fréquemment besoin d’être nourris et hydratés. L’acide hyaluronique, le gel d’aloé véra, l’huile végétale et autres leave-in ne suffisent plus.
Il m’arrive donc de différencier le moment du shampoing du moment consacré aux masques : j’ai recours à la méthode du No Poo.
La routine complète (avec shampoing) :
Voici ma routine hebdomadaire (tous les 4 à 5 jours) complète :
- Soin avant le shampoing
- Shampoing (une fois sur 2 avec SLS)
- Masque
- Après-shampoing
- Soin sans rinçage ou soin coiffant
La fréquence des soins réparateurs :
Mes cheveux décolorés sont devenus beaucoup trop secs pour se contenter de soins réparateurs tous les 4 à 5 jours. Dès le lendemain du shampooing, la texture change : elle devient de plus en plus sèche et mousseuse.
C’est pourquoi, je réalise encore mes soins réparateurs de manière intensive.
Tous les deux à trois jours, je laisse poser un masque (Olaplex N°3 ou Extrême de Redken), sans shampoing ensuite -juste un après-shampoing (No Poo).
Mes cheveux sont tellement secs qu’ils absorbent tout les produits : ils ne sont donc jamais alourdis, ni gras avec cette méthode.
Mon avis sur le protocole Olaplex après une décoloration
Avertissement sur les produits Olaplex (achat/contrefaçons)
Attention si vous achetez des produits de marque professionnelle sur Amazon : a priori, de nombreux dupes circuleraient, à des prix variables. Pour être sûre d’acquérir un produit certifié, qui n’abîmera pas vos cheveux et sera pleinement efficace, fournissez-vous chez des vendeurs agrès (Séphora) ou des grossistes de la coiffure.
Lorsqu’ils sont neufs, les produits Olaplex possèdent tous un opercule (ou un embout plastifié pour les flacons-pompes).
Les véritables produits Olaplex ont une couleur blanc cassé. Ils ne sont pas du tout aqueux, mais plutôt crémeux (ils ne coulent pas).
La fragrance est subtile.
Comment suivre le traitement Olaplex ?
En 2023, j’avais consacré un long article au traitement Olaplex N°3. Il avait été très mitigé, car j’avais remarqué un nombre croissant de fourches sur mes longueurs.
Elles avaient été éclaircies avec plusieurs colorations d’oxydation trois ans auparavant.
Après une brève amélioration grâce à Olaplex 3, mes cheveux avaient pris une texture étrange : ils devenaient gras, plats et « mous » deux jours après le shampoing.
Cette fois-ci, les conditions d’utilisation sont différentes :
- je teste plusieurs produits de la gamme, ensemble (protocole)
- mes cheveux viennent d’être décolorés
L’année dernière, j’avais également acheté le Masque Hydratant Olaplex 4-en-1, qui remplace Olaplex N°8.
Pour préserver mes cheveux lors des décolorations, j’ai incorporé Olaplex N°1. J’ai ensuite réalisé un soin avec Olaplex N°2.
L’utilisation de ces soins a évité beaucoup de casse.
Suivre le protocole complet a rapidement amélioré la texture de mes cheveux.
J’applique les produits dans l’ordre indiqué selon les numéros :
- Olaplex 3 Hair Perfector avant le shampoing (20 minutes de pose)
- Olaplex 4P Shampoing bleu/violet (3 minutes de pose)
- Masque hydratant Olaplex 4-en-1 (20 minutes de pose)
- Olaplex 5P Après-shampoing bleu/violet (5 minutes de pose)
- Olaplex 6 Bond Smoother Leave-in
Voici mon avis détaillé sur les masques et le leave-in.
Olaplex N°3 Hair Perfector : masque réparateur avant le shampoing
Olaplex N°3 est une version moins concentrée en bis-aminopropyl diglycol, la molécule réparatrice de ponts disulfures, qu’Olaplex N°2 (réservé aux professionnels) .
Il contient également beaucoup de silicones et de quats. Si vous avez lu mon paragraphe sur le sujet, vous en comprenez l’intérêt pour les cheveux décolorés.
Pour le moment, je ne constate pas d’effets miraculeux avec ce soin avant shampoing -pas de différence pour mes cheveux si je l’utilise ou non.
Je poursuis néanmoins sont application, en songeant que les effets ne sont peut-être pas visibles ou flagrants dès le rinçage. Peut-être se manifestent-ils plus discrètement, en renforçant la fibre capillaire à long terme ?
J’ai adopté ce point de vue grâce aux soins dits « anti-âges » pour la peau : une molécule vraiment efficace ne « rajeunit » pas. Rien ne remontera le temps. En revanche, elle joue un rôle de maintenance et de préservation -le vieillissement ralentit et le temps « se fige ».
Le fréquence d’application d’Olaplex N°3 ?
Lorsque les cheveux viennent d’être décolorés (le premier mois) ou s’ils sont très abîmés, il est possible d’utiliser le Hair Perfector plusieurs fois semaine.
Parfois, j’applique Olaplex N°3 le matin sur cheveux secs -j’essaie de les « saturer » selon les recommandations, mais ils absorbent tout. Je me coiffe (queue de cheval) et je laisse le soin poser plusieurs heures en vaquant à mes occupations.
Avec un tube de 30 mL, j’ai réalisé 5 applications.
Le Masque Hydratant 4-en-1 Olaplex : un indispensable
Si vous ne deviez choisir qu’un seul produit de la gamme, c’est celui que je vous recommanderai.
Il s’agit d’une version professionnelle (pour salon), qui reste accessible aux particuliers chez les grossistes de la coiffure. Il est effectivement onéreux mais un flacon-pompe offre environ 140 applications.
Ce masque possède une haute concentration en acides aminés, en céramides et en agents hydratants pour réparer les cheveux décolorés. Il est aussi composé d’huiles végétales (et esthers).
Il contient également la molécule bis-aminopropyl diglycol, placée dans les premiers ingrédients (composition).
Je mesure son efficacité après chaque utilisation : mes cheveux deviennent plus doux, visiblement plus brillants, et moins secs.
Après chaque décoloration, je l’ai appliqué de manière intensive (avant et après les patines). Il m’a aidé à garder une bonne qualité de cheveu.
Son rôle reste essentiellement hydratant : il fera des merveilles en complément (ou en alternance) avec un soin protéiné.
Olaplex N°6 Bond Smoother : la crème coiffante réparatrice
Cette crème coiffante Olaplex N°6 sauve réellement les apparences !
Il s’agit d’un soin sans rinçage (ou leave-in) :
- il aide à redéfinir les boucles ou les ondulations ;
- il lisse les cheveux ;
- il protège de la chaleur.
J’ai trouvé le leave-in idéal : Olaplex N°6 n’alourdit pas les cheveux et ne laisse aucune opercule grasse !
Il contient du sillicone : son rôle est de gainer la fibre capillaire et de la protéger des agressions extérieure.
En période de grande fragilité, il évite ainsi trop de casse.
Olaplex N°6 est également pratique pour réaliser des coiffures et imprimer un mouvement aux cheveux. Il ne s’agit pas d’un gel, mais la crème coiffante leur apporte une « mémoire de forme ».
Par exemple, elle fonctionne très bien avec des bigoudis ou papillotes sans chaleur pour obtenir de jolies boucles.
Il existe une version sérum, qui ne contient pas de silicones.
A quelle fréquence utiliser Olaplex N°6 ?
J’applique quotidiennement deux pressions (flacon-pompe) d’Olaplex N°6 sur cheveux secs.
Il rend une texture plus soyeuse à mes cheveux. Il lisse (fini les cheveux qui gonflent) et dompte les frisottis.
Parfois, je suis sur le point de les couper, tant ils me paraissent abimés, et ce soin m’aide à leur laisser encore une chance…
Il est possible d’en mettre une quantité généreuse : les cheveux ne font jamais de paquets, ne semblent pas gras, etc. Le Bond Smoother est invisible.
Le masque Extrême de Redken pour cheveux dévitalisés
Pour le moment, il s’agit de mon deuxième masque favori (après Olaplex 4-en-1) : ses bienfaits transparaissent immédiatement après le shampoing.
Mes cheveux deviennent instantanément plus doux et brillants. Je ressens une vraie différence quant à leur texture, ce qui n’est pas le cas avec le masque de Kérastase, par exemple. En revanche, l’effet ne dure pas plus de deux jours.
Bien entendu, je ne peux pas « mesurer » la réduction (ou non) de la casse grâce à l’utilisation de ce produit.
Sa formule apporte les protéines indispensables aux cheveux décolorés et dévitalisés.
Il contient notamment :
- des protéines de soie (6%)
- des céramides
- des lipides
Cependant, sa composition est loin d’être naturelle puisque l’on y trouve un paraben et un quaternium.
Force Architecte « Résistance » de Kérastase
Je suis déçue par le masque Force Architecte de la gamme « Résistance » de Kérastase.
Très onéreux, j’ai malgré tout souhaité le tester en raison de la réputation de la marque, considérée comme l’une des meilleures du marché pour les cheveux décolorés.
Tout ne résiderait-il que dans le packaging ? Ce n’est pas toujours le cas, pour certaines marques « de luxe ».
Le Masque Force Architecte semble trop léger pour ma chevelure desséchée.
Et pour cause ! Au niveau de la composition, certains ingrédients actifs indispensables (comme les protéines de blé) figurent plutôt en fin de liste… Tandis que l’amodimethicone (un silicone « léger ») trônent en tête.
La fameuse « sève de résurrection » est le pénultième ingrédient…
Mon niveau d’exigence est aussi élevé que le prix : je m’attendais donc à un soin plus riche et plus qualitatif.
Cela me parait d’autant plus dommage que la composition est correcte, si l’on ne présente pas d’allergie aux parfums -d’ailleurs, sa fragrance est assez discrète.
Il est clairement insuffisant pour mes cheveux secs et abîmés.
Je le mets donc de côté pour l’utiliser plutôt sur des cheveux vierges et fragiles, en prévention de la casse.
Le soin sans rinçage K18 Hair pour cheveux décolorés
L’année dernière, j’avais testé le Masque sans rinçage K18 Hair, sur des cheveux anciennement colorés (oxydation) et abîmés.
Mon article ne s’était pas révélé très élogieux, car je n’avais remarqué aucun résultat. L’application laissait un film gras sur la chevelure. Au fil des mois, les longueurs n’ont eu cesse de se casser, et j’ai terminé avec une coupe aux épaules, au début de l’année.
Il me restait donc une bonne quantité de produit dans le flacon-pompe.
Après mes décolorations (et chaque shampoing par la suite), j’ai usé et abusé de ce traitement.
Premier constat : sur des cheveux dévitalisés et fraîchement décolorés, le produit pénètre tout seul. Fini l’aspect gras et alourdi !
Après le séchage (à l’air libre), mes cheveux prennent un bel aspect, volumineux et brillant.
Il m’est impossible de vous dire que leur état est uniquement attribuable au soin K18 Hair.
Cependant, en raison de ses ingrédients actifs, je pense sincèrement qu’il a contribué à renforcer ma crinière orange platine, et qu’il a sans doute limité la casse.
Dans la mesure où il s’agit d’un « traitement » réparateur, il nécessite plusieurs applications. Les bienfaits ne se voient pas immédiatement.
L’objectif du soin est de prolonger la durée de vie -et théoriquement de restaurer les protéines de la fibre capillaire.
Il fait donc partie de mes indispensables.
La neutralisation des reflets jaunes et oranges
Comment maintenir des tons froids et éviter les reflets chauds ?
Il est extrêmement difficile de maintenir des tons froids ou cendrés.
Les pigments mélaniques de nos cheveux possèdent par essence des tons chauds (rouges, cuivrés, dorés). Seule l’absence de pigments mélaniques (cheveux blancs) explique l’existence de nuances naturellement froides : grises, blanches ou platines.
Par exemple, même des cheveux naturellement blonds cendrés se pareront de reflets dorés et cuivrés l’été (exposition aux UV et à la chaleur).
Certaines colorations seront donc plus faciles à entretenir : les tons chocolats, dorés, cuivrés, auburns, etc.
Pourquoi la patine s’estompe trop vite ou ne tient pas ?
Il n’est pas rare (ni anormal) que la patine blond cendré/irisé s’efface au bout de deux à trois shampoing -au lieu de 14.
Lorsque les cheveux sont trop poreux, les pigments auront du mal à se fixer sur la cuticule.
Une patine n’est rien d’autre qu’une coloration semi-permanente translucide.
Pour préserver sa tenue, il n’y a pas de secret : espacer les shampoings (une fois par semaine).
Cependant, les cheveux décolorés ont besoin de soins profonds, plus d’une fois par semaine.
Ainsi, il est important de réaliser un masque réparateur tous les quatre à cinq jours (dès que les pointes deviennent sèches) et d’appliquer régulièrement un sérum sans rinçage (leave-in).
Alors comment préserver sa patine et laver ses cheveux ?
Il existe trois solutions :
- alterner avec un shampoing sec prévu à cet effet, comme le Shampoing 4D Volume Detox d’Olaplex ;
- utiliser un shampoing très doux (sans sulfates, ni huiles végétales), type base lavante neutre ;
- opter pour un shampoing & un après-shampoing pigmentés bleus ou violets.
On recommande aussi d.’éviter l’eau chaude !
Le shampoing et l’après shampoing pigmentés bleu ou violet
Si après le premier lavage, votre patine est déjà plus claire, vous vous apercevrez vite que les shampoings pigmentés (bleu ou violet) sont indispensables.
Ceux d’Olaplex N°4P et l’après-shampoing 5P possèdent une couleur indigo pour cibler les reflets oranges et jaunes en même temps).
Leur temps de pose varie de 3 à 5 minutes mais vous pouvez facilement le prolonger jusqu’à 10 minutes si vos tons chauds sont vraiment intenses. Dans le pire des cas, on obtient un léger reflet violet/irisé, qui disparait en un seul lavage.
Ils agissent donc comme des sortes de colorations translucide très légères et très éphémères (un filtre).
Pour renforcer l’efficacité, il est conseillé d’associer le shampoing avec un après-shampoing spécifique (ou un masque, selon les marques).
Ces produits ne prolongent pas la patine. Ils « masquent » sa déficience. Elle se délave et laisse réapparaitre nos vilains reflets. Les pigments bleus/violets les atténuent un petit peu -ce qui donne l’illusion que la patine agit plus longtemps.
A quelle fréquence renouveler sa patine ?
Finalement, on n’hésite pas à renouveler la patine toutes les deux semaines, si cela devient nécessaire.
La préparation d’une patine (et son application) sont rapides. Le temps de pose varie entre 10 et 30 minutes en fonction de l’intensité désirée.
On dit qu’elle « n’abime pas » les cheveux… Oui, et non ! Tout processus chimique abime les cheveux, c’est un fait. Mais la question est: dans quelle mesure parvient-on à masquer ces petits dégâts ou ralentir la casse des cheveux ?
A long terme, il n’est pas anodin d’appliquer du peroxyde d’hydrogène (6 volumes). Cependant, les dommages sont moindres en comparaison avec une décoloration ou une coloration d’oxydation.
Et lorsque l’on s’engage sur cette voie, l’on accepte implicitement de soumettre sa chevelure à des traitements chimiques… qui vont abréger sa durée de vie.